Le chef de la première formation d’opposition en Afrique du Sud, John Steenhuisen, reconduit dimanche à la tête de l’Alliance démocratique, a appelé à former « une opposition unie » à travers « un pacte préélectoral » pour chasser l’ANC du pouvoir aux élections générales l’an prochain.
« L’Afrique du Sud ne peut pas laisser passer cinq années de plus et contempler les chamailleries entre partis d’opposition », a-t-il déclaré après l’annonce des résultats du vote interne de plus de 2.000 délégués de l’Alliance démocratique (Democratic Alliance, DA) réunis depuis samedi en congrès près de Johannesburg.
Se présentant comme « l’alternative » pour le pays, M. Steenhuisen a annoncé lancer un « pacte » avec les autres partis d’opposition, organisations de la société civile et mouvements civiques sur la même ligne pour « vaincre l’ANC, écarter l’EFF (Combattants pour la liberté économique, parti radical de gauche, ndlr) et inaugurer un gouvernement de coalition nationale » formé par des partis jusqu’alors dans l’opposition. L’Afrique du Sud tient des élections générales en 2024.
Le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis les premières élections démocratiques dans le pays en 1994, a reconduit à sa tête en décembre le président Cyril Ramaphosa. Le chef d’Etat âgé de 70 ans est assuré d’un deuxième mandat en cas de victoire de l’ANC. Mais le parti de Nelson Mandela recule dans les urnes depuis une dizaine d’années.
Certains sondages prévoient un score sous les 50% l’an prochain. L’ANC est passé pour la première fois sous cette barre lors des élections locales en 2021, dans un contexte économique et social morose.
Le parti historique fait face à un mécontentement grandissant nourri par un chômage endémique, des inégalités toujours plus grandes et une grave crise de l’électricité qui prive les quelque 60 millions de Sud-Africains de courant jusqu’à près de 12h par jour.
L’opposition n’a toutefois jamais percé jusqu’ici, la DA ne rassemblant que 20% des voix aux dernières élections locales. Née en 2000 de la fusion de trois partis, la DA a longtemps été vue comme le parti de la classe moyenne blanche. Elle a ensuite attiré de nombreux électeurs noirs avant d’être rattrapée par des soupçons de racisme.
M. Steenhuisen, 47 ans, a été réélu à sa tête, devançant sa principale rivale Mpho Phalatse, ancienne maire de Johannesburg et première femme noire à ce poste, chassée en janvier par un vote de défiance.
AFP