Les meurtres et les viols en Afrique du Sud ont encore augmenté, selon les derniers chiffres officiels de la criminalité, qui ne donnent « pas une image positive » du pays, a reconnu vendredi le ministre de la Police Bheki Cele.
« Les chiffres de la criminalité que nous publions aujourd’hui ne donnent pas une image positive de la situation dans notre pays », même s’il y a eu des progrès dans certains domaines, a déclaré le ministre de la Police Bheki Cele lors d’une conférence de presse au Cap.
L’Afrique du Sud est l’un des pays les plus dangereux de la planète. Entre octobre et décembre 2022, 7.555 personnes ont été assassinées, dont 3.144 avec une arme à feu, selon les statistiques de la police.
Soit plus de 82 meurtres par jour, une augmentation de plus de 10% par rapport à la même période l’année dernière. La police a enregistré 12.419 plaintes pour viol, également en augmentation de 9,8%. « Il est alarmant de constater qu’un total de 5.935 viols ont eu lieu au domicile de l’auteur ou de la victime », a souligné M. Cele, signe que ces crimes sont perpétrés au sein de « la famille, par les amis ou les voisins ».
Le ministre, de plus en plus régulièrement sous le feu des critiques face à la montée de la criminalité, a appelé les communautés locales à épauler la police et les services de renseignement: « Quelqu’un, quelque part, d’une manière ou d’une autre, sait quelque chose », a-t-il lancé.
« Pour la première fois dans l’histoire de l’Afrique du Sud, les meurtres ont augmenté au-dessus de 80 par jour et les viols au-dessus de 135 », a déploré le premier parti d’opposition (DA, Alliance démocratique) dans un communiqué.
Le parti dénonce une police mal formée, les insuffisances du renseignement et le manque de moyens. « Il est temps pour (le président Cyril) Ramaphosa de laisser Cele, de nommer un ministre compétent », conclut le parti.
AFP