Les coupures d’électricité, quasi-quotidiennes depuis des mois en Afrique du Sud et pouvant durer jusqu’à près de douze heures certains jours, ont été suspendues « jusqu’à nouvel ordre », a annoncé samedi la compagnie publique Eskom.
« Les délestages ont été suspendus aujourd’hui à 11h40 (09H40 GMT) et jusqu’à nouvel ordre, grâce à l’amélioration des capacités de production et une baisse de la demande », a indiqué à l’AFP Daphne Mokwena, porte-parole d’Eskom.
La compagnie n’a pas précisé combien de temps ces améliorations permettront aux quelque 60 millions de Sud-Africains de vivre sans coupure de courant, précisant sur Twitter qu' »Eskom communiquera immédiatement tout changement significatif ».
« Il n’est pas possible de prévoir à ce stade la durée de la suspension. Nous encourageons le public à surveiller sa consommation, en particulier pendant les heures pleines », a souligné Mme Mokwena, ajoutant que les délestages pourraient sinon reprendre « à tout moment ».
La première puissance industrielle du continent est en proie à une profonde crise de l’électricité qui s’est aggravée depuis l’année dernière. Les journées sans aucune coupure sont rares. Eskom avait par exemple suspendu les délestages exceptionnellement pendant la période de Noël.
L’entreprise publique, qui fournit la grande majorité de l’électricité du pays, est plombée par un parc de centrales à charbon vétustes et défaillantes. Incapable de produire suffisamment, elle impose des coupures programmées.
Eskom est également rongée par les dettes après des années de mauvaise gestion et de corruption sous la présidence de Jacob Zuma (2009-2018). Ces délestages coûtent chaque jour à l’économie plus de 50 millions de dollars en perte de production, selon le gouvernement.
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a déclaré l’état de catastrophe en février, avant de le lever deux mois plus tard et nommer un ministre de l’Electricité, pour tenter de sortir de la crise. L’Afrique du Sud tire encore 80% de son électricité du charbon.
Un plan d’investissement de 98 milliards de dollars a été approuvé par les pays riches l’an dernier à la COP27 dans le cadre d’un accord pour une « juste transition » vers les énergies propres.
AFP