Le Premier ministre burkinabé Christophe Dabiré a proposé jeudi de reporter les élections municipales, initialement prévues en mai, pour permettre des « réformes préalables ».
Le gouvernement « entend parachever le processus électoral en cours en veillant à organiser dans les conditions optimales les élections municipales et le référendum constitutionnel », a déclaré M. Dabiré lors de son discours de politique générale devant le Parlement.
« Cependant, le nouveau paysage politique résultant des élections (présidentielle et législatives) du 22 novembre 2020 (et) l’importance des réformes préalables à engager pour consolider la décentralisation et la démocratie locale pourraient justifier un report des scrutins de mai 2021 », a-t-il ajouté.
« C’est pourquoi, dans les prochaines semaines, le gouvernement va engager des consultations avec la classe politique, afin d’en déterminer les modalités », a affirmé le Premier ministre.
Parmi les réformes, il a évoqué un « projet de redécoupage du territoire national devant assurer un meilleur maillage sécuritaire et un meilleur développement socio-économique à la base ».
« Pour gagner le pari de la sécurité, je veillerai à la réorganisation de l’administration du territoire », a-t-il lancé, estimant que « dans notre combat acharné contre le terrorisme et l’insécurité, l’administration publique a été l’un des maillons dont l’accompagnement s’est révélé insuffisant ».
Selon le chef du gouvernement, « la faible couverture du territoire national par les structures régaliennes de l’Etat a favorisé l’implantation ou l’incursion de groupes terroristes dans certaines localités de notre pays ».
Au Burkina Faso, les attaques des groupes jihadistes – certains affiliés à Al-Qaïda, d’autres à l’organisation Etat islamique – ont fait au moins 1.200 morts et chassé de leurs foyers un million de personnes, depuis 2015.
La situation sécuritaire avait empêché des milliers de burkinabé de voter lors du scrutin couplé en novembre 2020, qui devait être suivi des élections municipales en mai prochain.
Le référendum constitutionnel promis par le président Roch Marc Christian Kaboré en 2015 et évoqué devant le Parlement par M. Dabiré, doit ouvrir la voie à un régime semi-présidentiel.
AFP