Dakar a signalé son mécontentement jeudi auprès de Kiev, l’invitant à retirer un appel à combattre en Ukraine et à cesser tout recrutement à partir du Sénégal, après l’annonce d’un enrôlement de 36 personnes pour aider dans la guerre contre les Russes.
Une semaine après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, le ministère des Affaires étrangères du Sénégal affirme avoir « appris avec étonnement la publication ce 3 mars sur la page Facebook de l’ambassade de l’Ukraine à Dakar d’un appel aux citoyens étrangers à venir à l’aide » à ce pays, dans un communiqué. L’ambassadeur d’Ukraine au Sénégal Yuril Pyvovarov a été « immédiatement invité au ministère des Affaires étrangères (à Dakar) aux fins de vérification et d’authentification de cette publication », selon ce communiqué du ministère publié jeudi soir.
M. Pyvovarov a « confirmé l’existence de l’appel et l’enrôlement de 36 candidats volontaires », selon le texte qui ne précise pas l’identité de ces derniers. Dakar a « fermement » condamné « cette pratique qui constitue une violation de l’obligation de respect des lois et règlements de l’Etat accréditaire ». Il rappelle que le recrutement de volontaires, mercenaires et combattants étrangers sur le territoire sénégalais est « illégal ».
Le Sénégal « a invité instamment l’ambassade à retirer immédiatement l’appel et cesser sans délai toute procédure d’enrôlement de personnes de nationalité sénégalaise ou étrangère à partir du territoire sénégalais ». Le Sénégal s’est abstenu mercredi lors du vote d’une résolution de l’ONU, qui « exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine », adoptée massivement.
La résolution réclame à Moscou qu’il « retire immédiatement, complètement et sans conditions toutes ses forces militaires » d’Ukraine et « condamne la décision de la Russie d’accentuer la mise en alerte de ses forces nucléaires ». Tout en exprimant « sa grave préoccupation face à la situation en Ukraine », le Sénégal qui assure la présidence de l’Union africaine, a « réaffirmé (son) adhésion aux principes du non-alignement et du règlement pacifique des différends », selon un communiqué du gouvernement publié mercredi soir.
AFP