La Tunisie a inauguré, à Bent Saïdane, une localité à Zaghouan (Nord), une station pilote de traitement tertiaire éco-innovant des eaux usées, et ce, à la faveur d’un projet européen. Elle s’inscrit dans le cadre du projet « Vers un traitement et une Réutilisation Durables des eaux Usées dans la Région Méditerranéenne » (AQUACYCLE), a indiqué le ministère tunisien de l’Environnement. Doté d’un budget de 2,8 millions d’euros, ce projet est financé par l’Union européenne (UE) et mis en place en Tunisie, au Liban, à Malte, en Grèce et en Espagne.
La station en question adopte un précédé éco-innovant de traitement des eaux usées domestiques nommé « Système APOC » qui est basé sur trois phases de traitement, a-t-on ajouté. Il s’agit de la digestion anaérobie (AD), de traitement solaire par « Oxydation photo catalytique » et de « Filtres plantés ».
APOC est une technologie écologique, efficace et rentable basée sur des systèmes naturels via l’utilisation de moins de produits chimiques et de l’énergie renouvelable (solaire) et qui produit du biogaz, des engrais et de l’eau propre pour la réutilisation en agriculture ou d’autres applications urbaines, selon un document de l’UE. De plus, la composante « Filtres plantés » apporte une mesure d’atténuation des changements climatiques, a-t-on expliqué.
Dans les pays méditerranéens ainsi qu’en Tunisie, les ressources en eau sont soumises à de nombreuses pressions liées, aux activités anthropiques, à l’urbanisation et au changement climatique. Face à ces défis, AQUACYCLE vise à arrêter de considérer les eaux usées comme un effluent dangereux mais plutôt comme une ressource abondante disponible toute l’année et ayant de multiples utilisations.
En Tunisie, environ 360 000 personnes demeurent privées de services d’assainissement adéquats et les eaux usées que génèrent plus de 1,7 million de résidents urbains ne sont pas traitées. Les populations qui ne bénéficient pas d’un réseau d’égouts vivent essentiellement en zones rurales. En outre, 24 pour cent des stations d’épuration que gère l’Office national de l’assainissement (ONAS) fonctionnent au-delà de leur capacité hydraulique, d’après des données datant de 2020.
dpa