Le groupe Suez a annoncé mercredi avoir conclu le tout « premier partenariat public-privé dans le secteur de l’eau en Tunisie », en s’associant à l’office public Onas dans l’assainissement des eaux usées d’une région du sud desservant près d’un million d’habitants.
La multinationale basée en France se voit confier « l’exploitation du service public d’assainissement collectif pour les gouvernorats de Sfax, Gabès, Médenine et Tataouine », selon un communiqué de Suez.
Ce contrat de concession d’une durée de 10 ans et qui porte sur un montant total de 200 millions d’euros, sera financé par la Banque mondiale pour les travaux de réhabilitation et extension des infrastructures et par l’Etat tunisien pour leur exploitation et leur maintenance.
Selon le communiqué, Suez avec plusieurs partenaires ont été choisis « pour assurer l’assainissement des eaux usées des 960.000 habitants » des régions concernées « dans le cadre du développement économique et social du sud du pays et avec la volonté de faire face aux défis environnementaux ».
Le sud de la Tunisie, dont le gouvernement a commencé fin mars à rationner l’eau potable, bien avant l’été, en raison d’une sécheresse d’une gravité inédite, est caractérisé par un climat particulièrement aride et considéré comme l’une des régions les plus pauvres.
Les infrastructures actuelles de la zone concernée par le partenariat se composent de 14 stations d’épuration, 106 stations de pompage et 1.900 km de réseau d’assainissement. Outre la rénovation des équipements existants, le contrat prévoit des travaux pour permettre entre autres « la réutilisation des eaux usées dans l’agriculture » et « un traitement de l’azote et du phosphore contenus dans les eaux usées » afin de rejeter dans la nature une eau de meilleure qualité, selon Suez.
Sabrina Soussan, PDG de Suez, s’est félicitée de ce premier partenariat public-privé estimant qu’il correspond à son souhait exprimé lors d’une récente conférence de l’ONU sur l’eau d' »une meilleure articulation entre les secteurs public et privé pour répondre aux besoins en eau dans les années à venir ».
Selon Mme Soussan, il s’agit d’un « projet structurant qui fera du pays une référence en matière de gestion de l’assainissement sur le continent africain » où le groupe est présent avec plus de 500 usines d’eau potable et d’assainissement.
AFP