Belhassen Trabelsi, beau-frère de l’ex-président tunisien Zine el Abidine Ben Ali, a été mis en examen pour « faux aggravé et blanchiment en bande organisé » et placé en détention provisoire lundi à Marseille, a-t-on appris lundi de source judiciaire.
Le frère de l’ex-première dame Leila Trabelsi, en cavale depuis 2016 après avoir quitté le Canada où il s’était réfugié après la révolution tunisienne de janvier 2011, avait été arrêté la semaine dernière dans le sud de la France, dans le cadre d’une enquête menée par la juridiction inter-régionale spécialisée (Jirs) de Marseille, selon une source proche de l’enquête en France.
Après sa garde à vue, M. Trabelsi a été placé en détention provisoire lundi, a précisé à l’AFP le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux.
La Tunisie a réclamé dès vendredi son extradition aux autorités françaises, a indiqué à l’AFP dimanche le ministère tunisien de la Justice. La Tunisie avait été informée de l’arrestation de M. Trabelsi par le bureau d’Interpol de Tunis.
Les faits précis pour lesquels M. Trabelsi a été mis en examen n’ont pas été spécifiés, pas plus que la période à laquelle ces faits auraient été commis.
Belhassen Trabelsi, homme d’affaires incontournable sous le régime Ben Ali, est poursuivi par la justice tunisienne dans plusieurs affaires de corruption. Il fait l’objet de « 17 mandats de recherche en Tunisie et de 43 mandats d’amener internationaux », avait précisé à l’AFP dimanche le ministre tunisien de la Justice.
M. Trabelsi avait disparu de la circulation en 2016, après avoir fui le Canada, où il avait trouvé refuge quelques heures avant la chute de Ben Ali, le 14 janvier 2011, après avoir déserté Tunis avec sa famille à bord de son yacht.
En mai 2012, il avait perdu son statut de résident permanent au Canada mais avait demandé l’asile politique, disant craindre pour sa vie en Tunisie, ce qui avait repoussé toute possibilité d’extradition. Débouté à deux reprises de cette demande d’asile, en 2015 et 2016, il se trouvait sur le point d’être expulsé. C’est alors qu’Ottawa avait perdu sa trace, une source judiciaire indiquant qu’il était « introuvable ».
La famille de Zine el Abidine Ben Ali et de son épouse Leila Trabelsi avait mis la Tunisie en coupe réglée, faisant main basse sur des pans entiers de l’économie durant les plus de 20 ans passés par M. Ben Ali à la tête du pays (1987-2011).