L’Union européenne a accordé lundi un don de 100 millions d’euros à la Tunisie, un pays en pleine crise politique et financière.
Le programme de soutien de l’UE « vise à appuyer les efforts de relance économique et à conforter les progrès déjà enregistrés dans la distribution des aides sociales aux citoyens et aux entreprises nécessiteuses », a indiqué dans un communiqué la délégation de l’UE en Tunisie.
Un premier décaissement immédiat de 40 millions d’euros est accordé à la Tunisie aux termes de ce programme signé par l’ambassadeur de l’UE en Tunisie, Marcus Cornaro, et le ministre de l’Economie et de la planification, Samir Saïed. Le décaissement du reste de la somme sera effectué « sur la base des progrès effectifs réalisés dans la mise en oeuvre de réformes structurelles initiées par la Tunisie », selon le communiqué.
« Nous souhaitons accompagner au mieux la reprise économique à la suite de la pandémie de COVID-19, et aider les foyers tunisiens qui subissent les conséquences de l’agression russe contre l’Ukraine sur les prix de l’énergie et des denrées alimentaires », a souligné M. Cornaro.
Selon le communiqué, ce don « s’inscrit dans le cadre des réformes agréées par la Tunisie avec le Fonds Monétaire International (FMI) en vue d’un prochain programme ». Depuis la révolution de 2011, la Tunisie s’est enfoncée dans des difficultés économiques, aggravées par la pandémie de Covid-19, avec une croissance en berne et un chômage très élevé.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie en février a accentué la crise dans un pays très dépendant des importations de céréales et de carburants, deux secteurs où les prix flambent. Asphyxiée par une dette dépassant les 100% du PIB, la Tunisie a obtenu à la mi-octobre un accord de principe du FMI pour un nouveau prêt de quelque deux milliards de dollars déboursable par tranches à compter de décembre.
En contrepartie, le gouvernement s’est engagé à des réformes dont une levée progressive des subventions étatiques aux produits de base (alimentaires et énergie) et une restructuration des entreprises publiques qui ont le monopole de nombreux secteurs.
AFP