Près de 200 Tchadiens de partis se réclamant de l' »opposition » ont manifesté mercredi à N’Djamena leur « soutien indéfectible » au pouvoir militaire dirigé par le fils du président Idriss Déby décédé en avril, rapporte un journaliste de l’AFP.
Il s’agissait de la première manifestation autorisée par le Conseil Militaire de Transition (CMT) qui s’est proclamé à la tête du pays le 20 avril à l’annonce du décès du maréchal Déby, qui dirigeait le Tchad d’une main de fer depuis 30 ans. Depuis plusieurs années, les manifestations de la frange de l’opposition hostile au pouvoir ont été systématiquement interdites et violemment dispersées.
Mercredi, ils étaient près de 200 militants à avoir répondu à l’appel de Nouvelle vision, une plate-forme de 42 partis se disant de l’opposition, à manifester dans le calme une heure durant, bien encadrés par la police, à N’Djamena, selon un journaliste de l’AFP qui les a suivis. Dimanche, un projet de manifestation similaire avait été autorisé par le pouvoir pour la première fois mais avait avorté faute de manifestants, avait constaté le journaliste de l’AFP.
« Vision nouvelle donne son soutien indéfectible au CMT et au gouvernement de transition », pouvait-on lire sur une grande banderole en tête de cortège mercredi. Ou bien encore « Nouvelle vision dit non à la guerre et oui à la paix et la stabilité ». Une reprise des promesses faite par le CMT, dirigé par Mahamat Déby, 37 ans.
Dès l’annonce de la mort d’Idriss Déby, le CMT avait dissous l’Assemblée nationale et le gouvernement et abrogé la constitution, avant de proclamer Mahamat Déby président de la République pour une période de « transition » de 18 mois, au terme de laquelle la junte promet des « élections libres et transparentes ». »Nous soutenons cette transition parce que nous n’avons pas d’autre choix au moment où les institutions ne sont pas là.
Le CMT se bat pour la survie de la nation tchadienne », a plaidé auprès de l’AFP Mahamat Adoum, président de Vision nouvelle, laquelle appelle également les militaires à « respecter leurs engagements » pour des élections libres et un « dialogue inclusif ».
AFP