Quelque 2.000 personnes ont participé dimanche au Tchad à une manifestation en faveur de la junte militaire au pouvoir et de la France, qui a, selon les manifestants, contribué à maintenir la stabilité du pays, a constaté un journaliste de l’AFP.
Cette manifestation a été lancée par une association de la société civile. Le jour même de l’annonce de la mort du président Idriss Déby Itno le 20 avril 2021, tué en se rendant au front contre des rebelles après avoir dirigé 30 ans le Tchad d’une main de fer, son fils, le général Mahamat Idriss Déby Itno, a pris le pouvoir à la tête d’un Conseil militaire de transition (CMT) de 15 généraux.
La France avait aussitôt apporté un soutien remarqué au régime du général de 37 ans, par la voix de son président Emmanuel Macron venu à N’Djamena. L’Union européenne et l’Union africaine avaient aussi apporté leur soutien. À l’appel notamment de la Coalition des associations de la société civile (Casac), une association proche de la junte, les manifestants ont défilé dans la capitale tchadienne N’Djamena dans le calme, encadrés par un léger dispositif policier.
« Nous soutenons la France pour ses efforts en faveur des Africains » pouvait-on lire sur des pancartes et banderoles. « Je soutiens le CMT parce qu’il veut promouvoir la paix sur le territoire », a déclaré à l’AFP Ange-Premier Nelson David, un manifestant de 28 ans.
« L’avènement du CMT aux affaires a été une bouffée d’oxygène et un élément d’appoint prépondérant dans la préservation de la paix (…) et pour lutter surtout contre le terrorisme au Sahel », a lancé à la foule Mahmoud Ali Seid, ministre de la Jeunesse et des Sports et président de la Casac, ajoutant notamment:
« Nous sommes contre ceux qui brûlent les drapeaux de nos partenaires (…) Merci à nos amis français qui nous ont toujours soutenu ».
Le 26 février, lors d’une manifestation organisée à l’appel de l’opposition contre la junte, des jeunes avaient trainé par terre un drapeau français accroché à une voiture puis l’avaient piétiné, tandis que d’autres arboraient un drapeau russe placé à côté d’un drapeau tchadien.
La junte a promis dès sa prise du pouvoir un Dialogue national inclusif ouvert à l’opposition politique mais aussi à tous les nombreux mouvements rebelles armés qui attaquent le pouvoir depuis des décennies. Mais ce dialogue a été repoussé déjà plusieurs fois et est aujourd’hui prévu pour le 10 mai. Il doit toutefois être précédé, le 13 mars, d’un « pré-dialogue » entre le pouvoir et les chefs des mouvements rebelles au Qatar.
AFP