Le président du parti d’opposition tanzanien Chadema, Freeman Mbowe, a été arrêté ainsi que dix autres membres du parti à Mwanza (nord-ouest) où ils prévoyaient un rassemblement, a annoncé mercredi matin le Chadema.
« Freeman Mbowe a été abordé par une armée d’officiers de police à son arrivée à l’hôtel à 2h30 du matin et a été arrêté avec d’autres leaders », a déclaré le principal parti d’opposition tanzanien dans un communiqué posté sur Twitter et signé par son directeur de la communication, John Mrema.
« Les autres leaders ont été emmenés au commissariat de Mwanza mais l’endroit où Freeman Mbowe a été emmené n’est pas connu et jusqu’à maintenant il n’y a pas d’information sur sa localisation », ajoute le parti, demandant à la police d’indiquer où il se trouve et pourquoi il a été arrêté.
« Nous condamnons la répression des droits des Tanzaniens de la manière la plus forte. Ce sont des signes que la dictature qui avait cours sous le président John Magufuli continue », poursuit le parti. L’ancien président John Magufuli, à la tête de la Tanzanie depuis 2015, est décédé en mars, officiellement de problèmes cardiaques.
Outre la lutte contre la corruption, la présidence de celui que l’on surnommait le « Bulldozer » a notamment été marquée par un virage autoritaire, avec des attaques répétées contre l’opposition et un recul des libertés fondamentales. Conformément à la constitution, Samia Suluhu Hassan, vice-présidente et colistière de M. Magufuli lors des élections de 2020, lui a succédé.
Depuis son investiture, Mme Hassan a amorcé une rupture avec son prédécesseur. Elle s’est notamment dite prête à défendre la démocratie et les libertés fondamentales.
Ces arrestations interviennent quelques heures après que M. Mbowe eut appelé à la tenue d’un rassemblement pour demander des réformes constitutionnelles, malgré les restrictions imposées par les autorités locales de Mwanza en raison de la pandémie de coronavirus.
AFP