Le vice-président de la région semi-autonome de Zanzibar, Seif Sharif Hamad, est décédé, ont annoncé mercredi les autorités, trois semaines après la révélation de son hospitalisation en raison du Covid-19.
La Tanzanie se disait jusqu’à récemment « libérée du Covid », mais la contestation grandit sur place face à une augmentation du nombre de morts, officiellement en raison de « pneumonies ».
L’infection au coronavirus et l’hospitalisation à Zanzibar de M. Hamad, 77 ans, leader de l’opposition locale depuis plus de 30 ans, avait été rendue publique le 31 janvier par son parti, l’ACT Wazalendo.
« Hamad est mort ce matin à l’hôpital national Muhimbili, à Dar es Salaam, où il était hospitalisé depuis le 9 février de cette année », a déclaré mercredi à la télévision officielle Ali Hassan Mwinyi, président de Zanzibar.
« La nation a perdu un patriote. Je déclare sept jours de deuil et le drapeau national sera en berne pendant ces jours », a-t-il ajouté.
Dans un message publié sur Twitter, le président de la Tanzanie, John Magufuli, a également exprimé ses condoléances à la famille de M. Hamad et à l’ACT Wazalendo. Aucun des deux leaders n’a évoqué la raison du décès.
La Tanzanie a publié pour la dernière fois des chiffres officiels sur les infections au coronavirus en avril 2020 et annoncé un mois plus tard, en défiance aux tests, avoir testé positif au Covid-19 une papaye, une caille ou encore une chèvre.
En juin, M. Magufuli avait affirmé que les prières avaient sauvé son pays et l’avait déclaré « libéré du Covid ». Né en 1943 sur l’île de Pemba, qui appartient à l’archipel de Zanzibar, M. Hamad a dans un premier temps été membre du parti unique tanzanien, le CCM, et a occupé le poste de ministre de Zanzibar avant d’être emprisonné pendant deux ans entre 1989 et 1991.
En 1992, lorsque la Tanzanie adopte le multipartisme, il crée le principal parti d’opposition de Zanzibar, le Front civique uni (CUF). Il s’est présenté six fois contre le CCM sur cette île où les scrutins sont souvent tendus, et a affirmé que chaque victoire lui avait été volée – ce qu’admettent de nombreux observateurs étrangers.
En 2020, M. Hamad a quitté le CUF pour se présenter à la présidence de l’île sous la bannière de l’ACT-Wazalendo, au cours d’une élection marquée par une répression et une lourde présence policière.
Il fut arrêté deux fois lors du scrutin tandis que le porte-parole du parti, Ismail Jussa, a été battu par les forces de l’ordre. « Nous sommes prêts à mourir pour Zanzibar », avait-t-il déclaré lors de son dernier rassemblement pré-électoral.
En décembre, le parti a décidé de rejoindre un gouvernement local d’unité formé dans le but de « guérir la nation », où M. Hamad a été nommé vice-président.
AFP