Trois lions ont été abattus au Soudan après avoir tenté de s’échapper de leur enclos à l’intérieur d’une base des redoutables forces paramilitaires soudanaises, a indiqué jeudi un responsable d’un refuge pour animaux.
Appelés Léo, Renas et Amani, les félins étaient nés il y a deux ans dans une réserve du sud de la capitale Khartoum, le Centre de sauvetage des animaux du Soudan, a précisé l’un de ses représentants, Moataz Kamal.
Classés comme espèce « vulnérable », selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), les lions avaient été vendus récemment et déplacés dans une ferme privée appartenant à la puissante force paramilitaire des Forces de soutien rapide (FSR) et située à Oumdourman, dans la banlieue au nord-ouest de Khartoum, a-t-il précisé.
Après avoir reçu « un appel d’un officier des FSR indiquant que les trois lions s’étaient échappés de leur enclos (…), nous avons immédiatement mobilisé nos équipes, pris nos équipements et mis en place un plan pour capturer les lions et leur injecter des sédatifs sans les blesser », a indiqué le centre dans un communiqué.
Plus tard, l’équipe de secouristes a été informée « qu’il était inutile de venir » car les lions « avaient été abattus », selon le communiqué. Le Centre de sauvetage des animaux du Soudan a ouvert ses portes en 2021 à la suite d’une campagne en ligne visant à sauver des lions malades et souffrant de malnutrition dans un zoo délabré de Khartoum.
Les bénévoles sont depuis confrontés au défi de maintenir le bon fonctionnement de la réserve, d’autant plus que le Soudan traverse une crise économique exacerbée par le coup d’Etat militaire mené il y a plus d’un an par le général Abdel Fattah al-Burhane.
La réserve abrite encore 18 lions, selon M. Kamal. Le nombre de lions vivant au Soudan n’est pas connu, mais certains félins se trouvent dans le parc national du Dinder, une réserve de biosphère située près de la frontière avec l’Ethiopie. La population des lions en Afrique a baissé de 43% de 1993 à 2014, et il n’en reste plus que 20.000 vivant à l’état sauvage, selon certaines estimations.
AFP