L’hôpital al-Bashair, situé à Jabal Awlia, en banlieue de Khartoum, a été dépouillé de ses fournitures médicales essentielles. L’UNICEF a dénoncé avec force ce pillage qui prive des milliers d’enfants malnutris de soins vitaux et met en danger la vie de centaines de femmes enceintes et allaitantes.
Parmi les fournitures dérobées figurent 2 200 cartons d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi, destinés à soigner plus de 2 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère. Ces produits étaient la dernière lueur d’espoir pour des familles déjà désemparées face à l’effondrement du système de santé.
Le drame ne s’arrête pas là : les voleurs ont également emporté des suppléments en fer et en acide folique destinés à 6 000 femmes enceintes et allaitantes, ainsi que des kits de sage-femme et de soins de santé primaire qui auraient pu aider près de 133 000 mères, nouveau-nés et enfants.
Ce vol intervient alors que le Soudan fait face à l’une des pires crises humanitaires au monde. Plus de la moitié de la population, soit 24,6 millions de personnes, souffre d’insécurité alimentaire aiguë. La malnutrition infantile atteint des niveaux alarmants et les infrastructures de santé sont en ruine, aggravant une situation déjà critique.
L’hôpital al-Bashair était l’un des rares encore fonctionnels dans la capitale. Son pillage accentue la pression sur les hôpitaux encore debout et réduit davantage les possibilités de prise en charge pour les populations les plus vulnérables.
Face à cette situation désastreuse, l’UNICEF a réitéré son appel urgent à la communauté internationale et aux parties au conflit pour :
- Garantir un accès humanitaire sans entrave aux populations dans le besoin.
- Protéger les infrastructures de santé, les hôpitaux et les installations civiles, conformément au droit international humanitaire.
- Assurer la sécurité des travailleurs humanitaires qui risquent leur vie pour apporter une aide vitale.
« Le vol de fournitures destinées à des enfants malnutris est un acte inqualifiable. Il s’agit d’une attaque directe contre leur droit à la survie », a déclaré Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF. « Nous ne pouvons pas laisser ces actes perdurer. Chaque jour qui passe sans aide humanitaire coûte des vies. »
L’UNICEF, en collaboration avec ses partenaires, reste mobilisé pour tenter de rétablir l’accès aux services essentiels. Mais sans des garanties de sécurité et un soutien financier renforcé, l’aide humanitaire continuera à être compromise, mettant en péril l’avenir de milliers d’enfants soudanais.
Alors que la communauté internationale peine à trouver des solutions durables au conflit, le Soudan sombre un peu plus chaque jour dans le chaos. Pour les enfants et les familles pris au piège des violences, l’espoir s’amenuise, et l’urgence d’une réponse humanitaire efficace n’a jamais été aussi grande.
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