Neuf personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dans un double attentat à la voiture piégée mardi matin dans la localité de Mahas, dans le centre de la Somalie, a-t-on appris de sources sécuritaires et de témoins.
L’attaque, attribuée aux islamistes radicaux shebab, a été menée dans cette localité de la province de Hiran, où a débuté il y a plusieurs mois une vaste offensive contre les insurgés islamistes menée par des milices claniques et l’armée somalienne.
« Les terroristes (shebab, ndlr) ont attaqué la ville de Mahas ce matin à l’aide de véhicules chargés d’explosifs. Ils ont ciblé une zone civile et nous avons confirmé que neuf personnes, toutes civiles, sont mortes dans les deux explosions », a déclaré à l’AFP par téléphone Abdullahi Adan, un responsable de la sécurité locale.
Selon des témoins contactés par l’AFP, les explosions ont eu lieu près d’un restaurant situé à proximité d’un bâtiment de l’administration du district de Mahas. « J’ai vu les cadavres de neuf civils, dont des femmes et des enfants.
C’était une attaque horrible », a déclaré Adan Hassan, un témoin. Un commandant de la police de la ville de Mahas, Osman Nur, a déclaré que « des civils innocents » ont été tués dans les deux explosions, accusant les shebab de prendre pour cible les civils, après avoir été défaits par l’offensive gouvernementale.
Les shebab, groupe affilié à Al-Qaïda, combattent depuis 2007 le gouvernement fédéral soutenu par la communauté internationale. Chassés des principales villes du pays en 2011-2012, ils restent solidement implantés dans de vastes zones rurales. Début juillet, des clans locaux de la province de Hiran se sont révoltés contre les shebab.
Le gouvernement d’Hassan Cheikh Mohamoud, qui a promis une « guerre totale » contre le groupe islamiste, a envoyé en septembre l’armée soutenir ces milices connues sous le nom de « macawisley ».
Cette offensive, qui a l’appui de la force de l’Union africaine en Somalie (Atmis) et de frappes aériennes américaines, a permis de reconquérir de vastes territoires dans deux Etats du centre du pays, l’Hirshabelle – où se trouve la province de Hiran – et le Galmudug. Mais les insurgés ont régulièrement riposté par des attaques sanglantes, soulignant leur capacité à frapper au coeur des villes et des installations militaires somaliennes.
Le 29 octobre, deux voitures piégées ont explosé à quelques minutes d’intervalle dans la capitale Mogadiscio, tuant 121 personnes et en blessant 333 autres, dans l’attaque la plus meurtrière depuis cinq ans dans ce pays de la Corne de l’Afrique.
Un triple attentat à Beledweyne (centre), chef-lieu de de la province Hiran, avait aussi fait 30 morts, dont des responsables locaux, début octobre, et au moins 21 clients d’un hôtel de Mogadiscio ont auparavnt été tués en août dans un spectaculaire assaut de 30 heures en août.
AFP