Trois ministres centrafricains sont arrivés mardi à N’Djamena pour tenter d’apaiser leur voisin après la mort de six soldats tchadiens lors de l’attaque d’un poste frontalier dont cinq « enlevés » sur leur territoire « et exécutés », selon le Tchad.
« Ce sont des crimes de guerre qui ont été commis. Il s’agit d’un coup prémédité. Il faut que les autorités centrafricaines soient courageuses pour accepter leurs erreurs et qu’elles assument », a déclaré mardi soir à l’AFP Abedaram Koulamallah, le porte-parole du gouvernement tchadien.
La Centrafrique, elle, assure que son armée poursuivait « à la frontière » des éléments d’une coalition rebelle. »Trois ministres sont partis en mission à N’Djamena avec une lettre du président (Faustin Archange) Touadéra », a indiqué à l’AFP Albert Yaloké Mokpémé, porte-parole de la présidence centrafricaine.
« Il y a eu des évènements malheureux à la frontière, et il faudrait que nos deux pays travaillent à la normalisation et au retour de la paix pour que ce travail de sécurisation de nos frontières se fasse dans de bonnes conditions », a-t-il ajouté.
Lundi, Bangui a tenté rapidement d’apaiser son voisin du Nord en déplorant des « morts » dans les deux armées au cours « d’échanges de tirs (…) à la frontière » et proposant une « enquête conjointe » au Tchad, qualifié de « pays frère ». Mais elle n’a pas évoqué une quelconque « exécution » de soldats, ni pour l’admettre ni pour la nier.
« Il y a beaucoup d’infiltrations des groupes armés qui se replient chez nos voisins, et un incident de cette nature devait finir par arriver », a estimé M. Mokpémé.
Mardi soir, le Tchad campait sur ses positions. Répondant à la demande d' »enquête conjointe » de Bangui, M. Koulamallah a dit à l’AFP « réclamer une enquête internationale parce que nous ne pouvons pas être en même temps juges et partie ». »En fonction de ce que ces émissaires vont nous dire, on verra ce qu’on pourra faire », a-t-il poursuivi.
Après leur arrivée dans la capitale tchadienne, les trois ministres centrafricains ont été immédiatement conduits au ministère des Affaires étrangères.Ils seront reçus mercredi par Mahamat Idriss Déby, président du Conseil militaire du transition (CMT), qui a succédé à son père Idriss Déby Itno, mort au front en avril après 30 ans de pouvoir en menant lui-même une offensive contre des rebelles venus de Libye.
AFP