Le président sénégalais Macky Sall a nommé dimanche un nouveau gouvernement « d’ouverture et d’unité » dans lequel entrent des opposants, selon un décret présidentiel.
La nouvelle équipe, sans Premier ministre, poste supprimé en avril 2019, compte 33 ministres et quatre secrétaires d’Etat contre 32 ministres pour la précédente dissoute mercredi.Sept nouveaux ministres et trois nouveaux secrétaires d’Etat font leur entrée dans cette équipe.
C’est un « gouvernement d’ouverture et d’unité, de combat et de résultats », a déclaré à la presse le chef de la communication de la présidence, Seydou Guèye. Parmi les nouveaux venus, figurent la ministre des Affaires étrangères Aïssata Tall Sall, ancienne opposante devenue alliée du président Sall avec qui elle n’a pas de lien de parenté, et le ministre de l’Intérieur Antoine Felix Abdoulaye Diome, qui était à la tête de l’Agence judiciaire de l’Etat, selon le décret lu par le secrétaire général du gouvernement Abdou Latif Coulibaly.
Mme Sall et M. Diome remplacent respectivement Amadou Ba et Aly Ngouille Ndiaye, deux poids lourds du parti de Macky Sall, l’Alliance pour la République (APR), auxquels les observateurs prêtent des ambitions présidentielles, tout comme le ministre du Pétrole et de l’Energie Mouhamadou Makhtar Cissé qui quitte lui aussi le gouvernement. Il est remplacé par une femme, Sophie Gladima.
Les raisons de ces départs n’ont pas été indiquées par la présidence.Les opposants Oumar Sarr, un dissident du Parti démocratique sénégalais (PDS) de l’ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012) et Yankhoba Diattara, autre responsable de l’opposition, membre de la formation de l’ex-Premier ministre Idrissa Seck, sont nommés respectivement aux Mines et à l’Economie numérique.
M. Seck, candidat recalé à l’élection présidentielle de 2019 et qui affichait jusqu’ici une opposition irréductible au président Sall, est nommé président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), la quatrième institution du pays.Le CESE était dirigé par l’ex-Premier ministre Aminata Touré, limogée jeudi et à qui les observateurs prêtent également des ambitions présidentielles.
AFP