La Mauritanie a lancé, avec un soutien financier de l’Allemagne, un projet visant à valoriser le rôle des « Mourchidates », un réseau de femmes leaders religieuses, dans la lutte contre l’extrémisme violent et la radicalisation dans la région du Sahel et les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest.
Couvrant la période entre 2024 et 2026, ce projet sera déployé dans neuf pays : Mauritanie, Sénégal, Mali, Niger, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Bénin, Ghana et Togo, a fait savoir le ministère mauritanien en charge des Affaires islamiques. Il est mis en œuvre par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) en partenariat avec la société civile mauritanienne, a indiqué l’ambassade allemande à Nouakchott.
Les Mourchidates sont un réseau de femmes leaders religieuses qui ont reçu une formation vaste du ministère des Affaires islamiques et qui effectuent un travail social important dans leurs communautés, a-t-on précisé.
À travers la diffusion d’un discours alternatif au discours des groupes extrémistes violents, d’un discours de paix et de vivre ensemble, les Mourchidates luttent contre la radicalisation des jeunes et des personnes les plus vulnérables, et retissent un lien social au cœur des communautés, a-t-on souligné.
« La lutte contre la radicalisation des jeunes et le renforcement du rôle des femmes comme vecteur de la paix sont primordiales pour prévenir et éradiquer l’extrémisme violent et renforcer la cohésion sociale dans la région du Sahel », a déclaré l’ambassadrice allemande Isabel Hénin.
La menace terroriste, initialement localisée dans des États sahéliens enclavés, notamment le Niger, le Burkina Faso et le Mali, commence à s’étendre vers les pays du golfe de Guinée : Bénin, Togo, Ghana et Côte d’Ivoire.
Les zones septentrionales des quatre derniers pays concernés par le projet sont vulnérables à la menace djihadiste en raison de leur proximité géographique et socio-culturelle avec le Sahel, épicentre du terrorisme international. Dans ces zones, un sentiment d’abandon de l’État est présent chez les populations, notamment les jeunes qui peuvent rallier des groupes terroristes.
dpa