Depuis l’annonce en décembre de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo de son désir de rentrer en Côte d’Ivoire, « plus rien » ne s’est passé, s’est inquiété jeudi son parti, appelant cependant à une mobilisation nationale pour l’accueillir.
Laurent Gbagbo, en liberté conditionnelle à Bruxelles après son acquittement en première instance par la Cour pénale internationale (CPI), a annoncé le 6 décembre dernier, via son avocate, avoir obtenu deux passeports – un ordinaire et un diplomatique – et espéré rentrer en Côte d’Ivoire en décembre 2020.
« Le 6 janvier 2021, le Premier ministre (Hamed Bakayoko) a reçu le secrétaire général » du Front populaire ivoirien (FPI, le parti créé par M. Gbagbo), Assoa Adou, qui lui a fait part du « souhait du président Laurent Gbagbo de rentrer dans son pays le plus rapidement possible », souligne un communiqué de M. Adou.
« En réaction, le Premier ministre s’est dit disposé à oeuvrer pour le retour effectif de M. Gbagbo en Côte d’Ivoire ». »Et depuis, plus rien, malgré les multiples relances téléphoniques sans suite », poursuit le texte.
Le FPI, qui prévoit la mise en place dans les « prochains jours d’un Comité national d’accueil », appelle le gouvernement « à réunir, dans un délai convenable, les conditions du retour effectif en Côte d’Ivoire du président Laurent Gbagbo ».
Le retour de M. Gbagbo est un des points en discussion entre le pouvoir et l’opposition qui ne reconnaît pas la réélection fin octobre 2020 du président Alassane Ouattara, estimant son troisième mandat inconstitutionnel.
Toutefois, le chef de l’Etat a déjà assuré à plusieurs reprises qu’il était favorable à un retour de Laurent Gbagbo.L’ex-président entre 2000 et 2010 a été acquitté en janvier 2019 par la CPI de crimes contre l’Humanité et libéré après sept ans de détention à La Haye. La Cour examine actuellement la demande d’appel de la procureure de la Cour, Fatou Bensouda.
La CPI a refusé une demande de liberté sans condition mais l’a l’autorisé à quitter la Belgique, où il était assigné à résidence depuis son acquittement, à condition que le pays où il souhaite se rendre accepte de le recevoir.
AFP