Des manifestants ont marché dimanche à Kinshasa, pour la troisième fois en dix jours, contre le choix d’un nouveau président à la tête de la Commission électorale en République démocratique du Congo, a constaté l’AFP.
Interdite par les autorités comme les deux autres, cette marche s’est cette fois-ci déroulée sans incident. Les forces de sécurité ont encadré les quelques centaines de militants qui avaient répondu à l’appel du Comité laïc de coordination (CLC), un collectif catholique. Au moins cinq manifestants avaient été tués lors de la première marche le 9 juillet à l’appel du parti présidentiel Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Un policier a été lynché à mort.
Le 13 juillet, la marche à l’appel de la coalition d’opposition Lamuka avait réuni des milliers de manifestants à Kinshasa, dispersés à coups de gaz lacrymogènes en fin de cortège. Ces trois marches se sont opposées au choix d’un cadre de l’équipe sortante à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Ronsard Malonda.
Déjà entériné par l’Assemblée nationale, le choix de M. Malonda doit être validé ou non par le président de la République Félix Tshisekedi.Les manifestants accusent M. Malonda, actuel secrétaire exécutif de la Céni, d’avoir participé à la « fraude » lors des précédents scrutins.
« Nous voulons cette fois-ci d’une Céni dépolitisée, une Céni crédible pour ne plus connaître le chaos électoral que nous avons connu en 2018 », a déclaré Mme Gertrude Ekombe, du Comité laïc de coordination (CLC).
Issu du parti d’opposition UDPS, Félix Tshisekedi avait été proclamé vainqueur du scrutin présidentiel du 30 décembre 2018 par la Céni. Le Front commun pour le Congo (FCC) de son prédécesseur Joseph Kabila avait gardé la majorité à l’Assemblée nationale, selon ces mêmes résultats de la Céni, validés par la Cour constitutionnelle.
La coalition d’opposition Lamuka avait dénoncé des résultats « fabriqués » par la Céni en revendiquant la victoire de son candidat, Martin Fayulu. L’église catholique avait aussi émis de fortes réserves sur ces résultats de la Céni, de même que, pendant un temps, l’Union africaine (UA) et la France.
AFP