Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) en République démocratique du Congo (RDC) a demandé la libération de travailleurs humanitaires enlevés dans l’est du pays.
Le Coordonnateur humanitaire en RDC, David McLachlan-Karr, a condamné fermement les récentes attaques contre les travailleurs humanitaires dans ce pays d’Afrique centrale.
« (Il) appelle à la libération immédiate et sans condition de ceux pris en otage, et rappelle aux autorités congolaises l’urgence de protéger les acteurs qui s’emploient à fournir une assistance aux personnes dans le besoin », a indiqué le bureau d’OCHA en RDC dans un communiqué de presse publié vendredi.
En 2020, la RDC demeure le théâtre d’une crise humanitaire complexe et multiforme. Le pays compte 21,8 millions de personnes en insécurité alimentaire aiguë, « un triste record mondial ». Le nombre de personnes déplacés – 5,2 millions – est le plus élevé d’Afrique. Quelques 529.000 réfugiés, installés parfois depuis de nombreuses années sur le territoire congolais, ne peuvent rentrer chez eux, faute de conditions favorables.
Alors que la pandémie de Covid-19 aggrave la situation socio-économique et que les fonds manquent pour répondre aux besoins les plus urgents, la RDC est a connu, depuis le début de l’année, une recrudescence des incidents sécuritaires visant le personnel humanitaire. Depuis le 15 octobre, trois attaques ont été rapportées dans la province du Sud-Kivu visant des membres d’organisations non-gouvernementales au cours de leurs missions d’assistance aux plus vulnérables.
Le 3 novembre, trois acteurs humanitaires de l’ONG Oxfam ont été enlevés au cours d’une embuscade tendue par des hommes armés non identifiés dans le territoire de Fizi. Jusqu’à présent, ils demeurent aux mains de leurs ravisseurs. Une semaine plus tôt, quatre personnes dont deux travailleurs humanitaires de l’organisation ADRA ont été enlevées sur ce même territoire.
« La situation est aussi préoccupante qu’inacceptable »
Pour le Coordonnateur humanitaire en RDC, « la situation est aussi préoccupante qu’inacceptable ».
« Cibler le personnel humanitaire entrave le secours aux Congolaises et Congolais en situations très critiques, viole le droit international humanitaire, et va à l’encontre de la résolution 2417 (du Conseil de sécurité des Nations Unies » condamnant notamment les refus illicites d’accès humanitaire », a rappelé M. McLachlan-KarrLe Coordonnateur a, une nouvelle fois, appelé les autorités congolaises à considérer la protection des opérations humanitaires comme une priorité absolue « afin que l’aide puisse être acheminée librement ».
Le haut responsable onusien a conclu que, si des incidents similaires se poursuivent en RDC, des acteurs humanitaires pourraient, au détriment des bénéficiaires identifiés, être contraints de se retirer pour préserver leur propre sécurité.