L’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo a commencé mercredi l’examen d’une demande de démission du gouvernement en l’absence du Premier ministre, étape cruciale dans l’offensive du président de la République Félix Tshisekedi pour la mise à l’écart de son prédécesseur Joseph Kabila.
En début de séance une majorité des quelque 333 députés présents – sur 500 au total – s’est prononcée pour l’examen d’une motion de censure visant le gouvernement du Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, un fidèle de l’ancien président Kabila (2001-2019).
Le Premier ministre était absent comme la veille, quand l’Assemblée avait reporté d’une journée l’examen du texte. »La fameuse motion de censure contre mon gouvernement n’est qu’une manoeuvre politicienne sans fondement factuel au mépris des exigences de l’État de droit », a écrit le chef du gouvernement dans une lettre au président du bureau provisoire de l’Assemblée nationale.
Il estime que ce bureau provisoire n’est pas légitime pour examiner une telle motion de défiance, dans cette lettre disponible sur le site internet de la Primature (les services du Premier ministre).
Signée par environ 300 députés, cette motion représente une étape cruciale dans le nouvel épisode de la transition politique en RDC qui a commencé le 6 décembre.Ce jour-là, le président Tshisekedi a demandé la fin de la coalition au pouvoir qu’il formait depuis son investiture en janvier 2019 avec son prédécesseur Kabila.
Cette coalition était l’élément-clé de la transition pacifique du pouvoir entre les deux hommes, la première dans l’histoire du Congo. Proclamé vainqueur de l’élection présidentielle du 30 décembre 2018, M. Tshisekedi devait cependant gouverner avec une majorité parlementaire restée fidèle à M. Kabila.
En annonçant la fin de la coalition, M. Tshisekedi a demandé le soutien d’une nouvelle majorité à l’Assemblée. Issu du Front commun pour le Congo (FCC) fidèle à Joseph Kabila, comme les 2/3 des 65 ministres de l’actuel gouvernement, le Premier ministre Ilunga Ilunkamba a rencontré lundi Joseph Kabila à Lubumbashi.
AFP