L’armée congolaise a annoncé mercredi avoir engagé des contacts avec les armées des pays voisins, dont le Rwanda, pour « neutraliser » la centaine de groupes armés locaux et étrangers actifs dans l’est de la République démocratique du Congo depuis près de trois décennies, selon un communiqué.
Les Forces armées de la RDC (FARDC) « ont entrepris des contacts avec toutes les armées des pays voisins de manière à arrêter des stratégies appropriées pour résoudre une fois pour toutes l’épineuse question de l’insécurité dans la sous-région » des Grands lacs africains, écrit l’armée dans ce communiqué daté de mardi.
Pour combattre efficacement les groupes armés locaux et externes, l’armée congolaise privilégie « le renforcement de la coopération militaire, les concertations régulières entre les armées de la région », « la mutualisation des efforts et des renseignements », ajoute ce document signé du général Léon-Richard Kasonga, porte-parole de l’armée.
Cette forme de coopération existe déjà avec les armées rwandaise, ougandaise, angolaise et centrafricaine, et « sera par ailleurs étendue dans un avenir proche à d’autres pays limitrophes », affirme cette source.
Depuis près de trois décennies, l’armée congolaise se bat contre des groupes armés dans la partie orientale du pays, frontalière de l’Ouganda, du Rwanda et du Burundi. Le 15 mars, « une délégation des militaires rwandais a discrètement débarqué à l’aéroport de Ndjili à Kinshasa », selon les experts du Groupe d’étude sur le Congo (GEC) de l’Université de New-York.
Cette délégation conduite par le général Jean-Bosco Kazura, chef d’état-major général des armées rwandaises, avait pour objectif « de négocier les contours d’une nouvelle coopération militaire dans l’Est de la RDC », a précisé GEC dans un message audio.
Dans son communiqué, l’armée affirme sans plus de détails la tenue il y a quelques jours à Kinshasa d’une rencontre pour « la mutualisation de renseignement et des efforts » pour mettre un terme à la menace des groupes armés.
Les relations entre la RDC et ses voisins, surtout le Rwanda, sont difficiles. La RDC a souvent accusé le Rwanda de vouloir la déstabiliser, tandis que ce pays considère l’ex-Zaïre comme une base arrière de milices hostiles à Kigali, notamment les Forces démocratique de libération du Rwanda (FDLR).
Dans le passé, les opérations militaires conjointes entre l’armée congolaise et les armées des pays voisins, auxquelles l’opinion congolaise est largement opposée, n’ont pas réussi à éradiquer la présence des groupes armés.
Depuis presque trente années que l’Est de la RDC est plongé dans la violence, certains de ces mouvements armés actifs localement ont par ailleurs bénéficié d’un soutien des pays frontaliers.
AFP