L’objectif est de voir sur place « les efforts déployés par les équipes de l’OMS et ses partenaires pour contenir l’épidémie d’Ebola dans le nord-est du pays », a souligné l’agence onusienne dans un communiqué rendu public lundi à Genève.
Outre le chef de l’OMS, la délégation onusienne comprendra également Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale du Bureau de l’OMS pour l’Afrique, et Dr Ibrahima Socé Fall, Directeur régional de l’OMS pour les situations d’urgence.
Renforcer la protection contre les attaques armées
Cette mission onusienne intervient après l’attaque à main armée du centre de traitement Ebola de Butembo et l’incendie du centre de traitement Ebola de Katwa. Des incidents qui ont conduit les organisations non gouvernementales (ONG) Médecins sans frontières(MSF) et Alima à retirer leur personnel sur place et qui ont suscité des inquiétudes quant à la propagation de la maladie.
Selon Radio Okapi, la radio de la Mission des Nations Unies en RDC, le centre de traitement d’Ebola à Butembo a été finalement rouvert depuis ce week-end.
« Le maire de Butembo annonce le déploiement de la police et de l’armée autour des centres de traitement Ebola de cette ville du Nord-Kivu, pour les protéger contre les attaques armées », a ajouté Okapi. La radio onusienne reprend ainsi un communiqué du ministère congolais de la Santé publique, qui note que ce centre, qui avait été attaqué par des hommes armés, a été réhabilité afin de permettre la prise en charge adéquate et digne des malades à virus Ebola.
A ce jour, 12 patients confirmés, hospitalisés provisoirement au centre de transit de Katwa, ont déjà été transférés vers le centre de traitement de Butembo.
Plus de 560 décès depuis août dernier
Cette nouvelle visite du Directeur général de l’OMS sera la deuxième cette année. Le Dr Tedros s’était déjà rendu dans les zones touchées par le virus Ebola au tout début de l’année pour examiner la riposte à ce moment critique.
Avant ce voyage, Dr Tedros avait alerté sur la « situation sans précédent » d’une telle une flambée d’Ebola, avec « une population très mobile et de nombreuses lacunes du système de santé ».
Même « très affecté par les rapports faisant état d’une attaque dimanche soir contre un établissement de santé géré par Médecins sans frontières à Katwa », il avait néanmoins fait état des progrès majeurs dans ce combat contre Ebola, avec « des centaines de décès, voire des milliers peut-être, qui ont été évités ».
Depuis le début de l’épidémie dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, le cumul des cas est de 894, dont 829 confirmés et 65 probables. Au total, il y a eu 561 décès (496 confirmés et 65 probables) et 302 personnes guéries, selon le dernier rapport de situation épidémiologique de la maladie à virus Ebola en date du 2 mars 2019. Selon le Ministère congolais, 182 cas suspects sont en cours d’investigation.
De son côté, l’OMS rappelle que plus de 85.000 personnes ont été vaccinées et plus de 400 ont été traitées. Des milliers de cas présumés ont été suivis, ont eu des tests et ont été transférés dans d’autres centres après confirmation qu’ils n’avaient pas le virus Ebola.
Plus de 40.000 contacts ont été identifiés et chacun d’entre eux a été vu chaque jour pendant trois semaines pour s’assurer qu’ils ne tombaient pas malades.
À elle seule, l’OMS a expédié 300 mètres cubes de fournitures, dont les approvisionnements pour la vaccination et 470.000 équipements de protection individuelle pour les partenaires gérant les centres de traitement.
Mais pour continuer de financer la riposte contre la flambée d’Ebola en RDC, le Directeur général de l’OMS a plaidé la semaine dernière pour plus de financement, soulignant que moins de 10 des 148 millions de dollars nécessaires pour lutter contre Ebola ont été reçus.