L’un des principaux présumés responsables de l’assassinat en mars 2017 de deux experts des Nations unies dans la région du Kasaï, au centre de la République démocratique du Congo, a été arrêté samedi après trois ans de recherche, a-t-on appris dimanche du parquet militaire congolais.
L’Américain Michael Sharp et la Suédoise d’origine chilienne Zaida Catalan, ainsi que leurs quatre accompagnateurs congolais, avaient été tués le 12 mars 2017 dans la province du Kasaï-central (centre) alors qu’ils enquêtaient sur les violences meurtrières dans cette région.
“Je confirme l’arrestation de Trésor Mputu Kankonde par nos services. Il est entre nos mains et est sous interrogatoire”, a déclaré à l’AFP le lieutenant-colonel Jean-Blaise Bwamulundu Kuzola, chef du parquet militaire du Kasaï-central (centre).
“Il est poursuivi pour plusieurs faits dont le meurtre des experts de l’ONU. Nous avions tenté maintes fois de l’arrêter depuis 2017 mais il nous échappait toujours”, a-t-il ajouté.
“Nous saluons l’arrestation du chef milicien Trésor Mputu Kankonde et formons le vœu que celle-ci permette la relance effective” de l’enquête “sur le meurtre en 2017 de Zaïda Catalán et Michael Sharp”, a déclaré l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) à Kinshasa, Jean-Marc Châtaigner.
Cette arrestation est “un pas en avant dans la poursuite de la justice”, a ajouté l’ambassadeur des Etats-Unis Mike Hammer. Les Américains “continueront de soutenir les efforts congolais et de l’ONU pour arriver à la vérité. Pas d’impunité!”.
Ouvert le 5 juin 2017, le procès des assassins présumés des deux experts onusiens Michael Sharp et Zaida Catalan n’a pas connu depuis de réelle avancée.
L’un des avocats de la défense de certains prévenus, Me Trésor Kabangu a estimé que “l’arrestation de Trésor Mputu Kankonde est une grosse prise”.
Jean Bosco Mukanda, le principal témoin à charge du procès, l’avait accusé d‘être en possession des cheveux de Zaida Catalan, a indiqué l’avocat.
Au moment de son arrestation, Trésor Mputu était en train de réorganiser la milice Kamuina Nsapu, constituée des partisans d’un chef traditionnel tué par les forces de sécurité le 12 aout 2016, en vue d’attaquer la ville de Kananga, a indiqué à l’AFP une source sécuritaire congolaise.
Mi-mai, la mission de l’ONU en RDC (Monusco) avait alerté sur une tendance à la reprise des recrutements de miliciens dans la région du Kasaï.
Des violences entre les forces de sécurité et la rébellion Kamuina Nsapu ont fait 3.400 morts et plusieurs milliers de déplacés.
AFP