Lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la République centrafricaine (RCA), Valentine Rugwabiza, a fermement condamné l’attaque meurtrière contre une patrouille de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en RCA (MINUSCA). Un Casque bleu tunisien y a perdu la vie, illustrant la menace constante des groupes armés dans ce pays d’Afrique centrale.
Une situation sécuritaire alarmante
Mme Rugwabiza a appelé les autorités centrafricaines à mener une enquête approfondie afin de traduire les responsables en justice. Elle a rappelé que la RCA, située à la frontière du Soudan du Sud et de la République démocratique du Congo, est un foyer de tensions intercommunautaires et de conflits, exacerbés par son importance stratégique.
Depuis 2012, le pays est en proie à des violences entre la milice anti-Balaka à majorité chrétienne et la coalition rebelle Séléka à majorité musulmane. La prise de Bangui par ces groupes en 2013 a contraint l’ancien président François Bozizé à fuir. Depuis, les conflits persistent malgré un accord de paix signé en 2019 sous l’égide de l’Union africaine et de l’ONU.
Un processus électoral sous tension
Alors que la RCA se prépare aux élections locales, législatives et présidentielles de 2025, Mme Rugwabiza a souligné l’importance d’un scrutin « sûr, transparent et inclusif » pour résoudre les causes profondes du conflit. La MINUSCA a déjà soutenu l’inscription de 570.000 nouveaux électeurs, mais 58 centres restent fermés pour des raisons de sécurité.
Des efforts de stabilisation fragiles
Malgré la dissolution de neuf des 14 groupes armés signataires de l’accord de paix, certaines factions restent actives et compromettent les efforts de stabilisation. Mme Rugwabiza a appelé à un engagement renforcé de l’Union africaine et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale pour assurer le désarmement et la réintégration des combattants.
L’inauguration du premier poste frontière multiservices à Bembéré est une avancée dans la sécurisation des frontières, mais la situation reste instable, notamment en raison de la guerre civile au Soudan qui complique la région.
Le rôle économique des femmes
Portia Deya Abazene, présidente de la Fédération des femmes entrepreneures de la RCA, a mis en avant l’importance des femmes dans la relance économique du pays. Son organisation a formé plus de 2.700 femmes en leadership, marketing numérique et finance, contribuant ainsi à leur autonomisation économique.
Mme Rugwabiza a insisté sur la nécessité d’un soutien politique et financier continu pour consolider les acquis en matière de sécurité et de développement. Sans cela, les progrès réalisés risquent d’être anéantis.
Face à une situation toujours critique, l’ONU appelle la communauté internationale à rester mobilisée pour accompagner la RCA sur la voie de la paix et de la stabilisation.
La rédaction