Le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra mardi une réunion à huis clos sur le conflit au Tigré en Ethiopie, alors qu’un communiqué jeudi du Programme alimentaire mondial (PAM) affirmait qu’au moins quatre millions de personnes souffrent de la faim dans cette région dont 350.000 sont en situation de famine.
Cette nouvelle réunion se tiendra de manière informelle en raison de l’opposition de l’Ethiopie à ce que le Tigré devienne un sujet à l’agenda du Conseil, un point de vue partagé à divers degrés par plusieurs de ses membres (pays africains, Russie, Chine, Vietnam, Inde), selon des diplomates.
La dernière session du Conseil sur le Tigré remonte au 22 avril. Après des échecs depuis le début du conflit en novembre, le Conseil avait alors adopté sa première déclaration unanime pour affirmer sa préoccupation face aux accusations d’exactions au Tigré et pour réclamer un « accès humanitaire sans entrave » à la région éthiopienne.
Près de deux mois plus tard, « la situation ne s’améliore pas, pas plus que l’accès humanitaire », résume sous couvert d’anonymat un ambassadeur membre du Conseil de sécurité. « Il y a évidemment une famine au Tigré. L’accès humanitaire n’est pas accordé de manière appropriée » et « il n’y a pas beaucoup d’espoir en termes de solution politique là-bas », ajoute-t-il.
Dans un communiqué publié jeudi à Rome, siège du PAM, cette agence de l’ONU indique avoir augmenté rapidement ses capacités d’aide à la région où certains accès lui sont toujours interdits par des groupes armés afin de distribuer de la nourriture à 1,4 million de personnes. »La capacité des habitants du Tigré à accéder aux services vitaux et au PAM de les atteindre avec une aide alimentaire est essentielle pour éviter une catastrophe », souligne le communiqué de l’organisation.
En novembre, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed avait annoncé l’envoi de l’armée fédérale au Tigré pour arrêter et désarmer les dirigeants du TPLF (Front de libération du peuple du Tigré), dont les forces sont accusées par Addis Abeba d’avoir mené des attaques contre des camps militaires des forces fédérales. Il avait alors promis une opération militaire courte mais cette dernière se poursuit aujourd’hui.
AFP