Le chef d’état-major de l’armée, de facto homme fort de l’Algérie, a appelé lundi au respect du calendrier de la présidentielle prévue le 4 juillet pour élire un successeur à Abdelaziz Bouteflika, massivement rejeté par la rue.
« La tenue de l’élection présidentielle permettra d’éviter de tomber dans le piège du vide constitutionnel et de tout ce qui s’en suivra comme dangers et dérapages aux conséquences désastreuses », a estimé le général Ahmed Gaïd Salah, selon le texte d’un discours prononcé lors d’une visite sur le terrain et reçu par l’AFP.
Le général Gaïd Salah a appelé à « accélérer la création et l’installation de l’instance indépendante pour l’organisation et la supervision » du scrutin qui mettra « un terme » aux agissements de « tous ceux qui tentent de faire perdurer cette crise », née de la volonté acharnée du président Bouteflika et de son entourage de briguer un 5e mandat.
Après avoir renoncé à briguer un nouveau mandat après 20 ans à la tête de l’Etat, M. Bouteflika, sous les pressions conjuguées de la rue et de l’armée, a finalement démissionné le 2 avril, laissant l’intérim, conformément à la Constitution, au président de la Chambre haute, Abdelkader Bensalah, qui a convoqué une présidentielle pour le 4 juillet.
Replacée au centre du jeu politique, l’armée exige depuis le respect de ces délais constitutionnels alors que le mouvement de contestation exige le départ de l’ensemble des acteurs du « système », dont M. Bensalah, mais aussi le général Gaïd Salah, et la mise en place d’institutions de transition ad hoc pour réformer le pays.
Un temps vu comme un allié de la contestation pour le rôle décisif joué dans le départ de M. Bouteflika, après en avoir été un soutien indéfectible durant 15 ans, le général Gaïd Salah est depuis plusieurs semaines la cible des manifestants pour son refus de sortir du cadre de la Constitution.