Le chef de l’Etat Denis Sassou Nguesso va affronter sept autres candidats à la présidentielle du 21 mars au Congo-Brazzaville, a-t-on appris mardi auprès du ministère de l’Intérieur.
« Les candidats sont huit au total. Les noms seront transmis à la Cour constitutionnelle » pour validation, a expliqué à l’AFP Séraphin Ondélé, directeur de cabinet au ministère de l’Intérieur.
A 77 ans, Denis Sassou Nguesso est le doyen des candidats. Il a perdu la première élection pluraliste organisée dans le pays en 1992, remportée par Pascal Lissouba, qu’il a ensuite évincé au terme d’une sanglante guerre civile en 1997 grâce à l’appui des troupes angolaises.
M. Sassou Nguesso sera face notamment à Mathias Dzon, 73 ans, ancien ministre des Finances (1997-2002) et Guy-Brice Parfait Kolélas, 60 ans, auréolé par sa deuxième place à la présidentielle contestée de 2016.
Général d’armée à la retraite, M. Sassou Nguesso a d’abord dirigé le pays entre 1979 et 1992 sous le régime du parti unique. Il a gagné tous les scrutins aux résultats contestés depuis 2002.
Deux de ses adversaires de 2016, le général Jean-Marie Michel Moko, ancien chef d’état-major, et l’ancien ministre André Okombi Salissa, ont été arrêtés, jugés et condamnés en 2018 à 20 ans de travaux forcés pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État ». L’épiscopat s’est dit récemment « inquiet » de la transparence de la présidentielle du 21 mars.
En 2020, le Congo-Brazzaville était classé 118e sur 180 dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF). Depuis 2014 le pays traverse une crise socio-économique aiguë marquée par la baisse des cours du pétrole qui représente plus de 70% des recettes budgétaires.
Les retraités (anciens fonctionnaires et contractuels) accusent plusieurs mois d’arriérés de pensions, tout comme les étudiants qui perçoivent difficilement leurs bourses.
A cette crise socio-économique s’ajoute la crise sanitaire liée au coronavirus qui a contraint le pays à fermer toutes ses frontières terrestres, fluviales et maritimes. La maladie a tué officiellement 120 personnes.
AFP