La police ougandaise a annoncé avoir arrêté lundi au moins une douzaine de manifestants contre la hausse du coût de la vie à Jinja, dans le sud-est de l’Ouganda.
« Huit des meneurs ont été arrêtés », et « seront inculpés mardi d’incitation à la violence », a précisé à l’AFP le porte-parole de la police, James Mumbi. Selon des témoins, les manifestants ont brûlé des pneus et bloqué un axe de circulation très fréquenté à Jinja, à environ 80 km à l’est de Kampala, et forcé des automobilistes à se joindre à eux pour exiger du gouvernement qu’il subventionne des produits alimentaires de base.
Les agents ont « dû avoir recours à un usage minimum de la force, avec des gaz lacrymogènes, notamment, pour disperser les manifestants », a assuré M. Mumbi « Nous soutenons bien sûr ce genre de manifestation. Le gouvernement doit agir. Les gens vont se coucher le soir la faim au ventre », a dit à l’AFP Solomon Wandibwa, vendeur de pièces détachées de 28 ans.
Durement touchée par la pandémie de Covid-19, l’économie de l’Ouganda, pays de 45 millions d’habitants, subit désormais les conséquences de la guerre en Ukraine, qui a fait grimper les prix de l’énergie et de l’alimentation dans le monde entier. Selon les dernières statistiques officielles, le taux d’inflation pour les produits alimentaire atteignait 13,1% sur un an en mai.
Le prix de l’essence a lui été multiplié par deux depuis février, et un peu plus dans certaines zones reculées du pays. Jusqu’à présent, le président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, a préféré appeler ses concitoyens à vivre avec frugalité plutôt que de baisser les impôts et d’augmenter les aides de l’Etat pour les plus vulnérables, comme de nombreuses voix l’y appellent.
En juin, l’opposant et ancien candidat à la présidentielle Kizza Besigye a été écroué et inculpé d’incitation à la violence pour la seconde fois en un mois, selon son avocat, après avoir mené plusieurs protestations contre la hausse du coût de la vie.
AFP