Les troupes ougandaises engagées dans l’opération lancée mardi en concertation avec Kinshasa contre les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) poursuivaient mercredi leur déploiement dans l’est de la RDC, selon des témoins.
« A l’heure où je vous parle, soit 12H00 (10H00 GMT), ils sont en train d’arriver avec des autos blindées, ils sont à bord accompagnés de membres des services locaux de sécurité », a indiqué à l’AFP Tony Kitambala, journaliste indépendant basé à Nobili (Nord-Kivu), à la frontière entre la RDC et l’Ouganda.
C’est là que les premières forces terrestres ougandaises ont été vues mardi entrer en territoire congolais, après des frappes aériennes et tirs d’artillerie ayant visé depuis l’Ouganda des positions des ADF, groupe armé auteur de massacres de civils dans l’est de la RDC et accusé par Kampala d’être responsable de récents attentats revendiqués par l’organisation jihadiste Etat islamique.
« Les frappes aériennes des positions ADF ont continué hier soir », a précisé sous couvert d’anonymat un travailleur humanitaire également présent à Nobili, où la situation était calme mercredi. « Ce matin, l’UPDF (l’armée ougandaise) renforce ses troupes, avec des hommes, des munitions et des camions militaires », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, selon un haut responsable militaire congolais, des renforts en hommes des Forces armées de RDC (FARDC) ont été dépêchés depuis le Sud-Kivu vers Beni, chef-lieu du Nord-Kivu. Aucune indication n’a été fournie de source officielle sur le nombre de soldats engagés ni la durée possible des opérations.
Mardi, la porte-parole de l’armée ougandaise avait affirmé que les cibles bombardées avaient été « atteintes avec succès », ajoutant que la traque des « terroristes » allaient se poursuivre lors d’opérations terrestres. Le porte-parole des FARDC évoquait dans la soirée des « opérations de fouille et de contrôle » des positions ADF bombardées, ajoutant qu’un bilan de l’opération serait prochainement rendu public.
À l’origine, les ADF étaient une coalition de groupes armés ougandais, dont le plus important était composé de musulmans opposés au régime du président Yoweri Museveni. Ils sont installés depuis 1995 dans l’est congolais, où ils ont fait souche et sont considérés comme le plus meurtrier des multiples groupes armés sévissant dans la région. En mars dernier, les États-Unis ont placé les ADF parmi les « groupes terroristes » affiliés à l’EI, qui désigne le groupe comme sa « Province d’Afrique centrale ».
AFP