Le parti au pouvoir au Nigeria a reporté samedi d’une semaine sa primaire pour désigner son candidat à la présidentielle de 2023 qui succéderait, en cas de victoire, au président Muhammadu Buhari.
À la veille du début prévu de cette élection primaire, l’APC (All Progressives Congress, Congrès des progressistes) du président Buhari a repoussé le vote, qui aura maintenant lieu du 6 au 8 juin, a indiqué le parti dans un communiqué.
L’APC a expliqué que cette décision était consécutive à la prolongation par les autorités électorales du délai imparti pour soumettre les noms des candidats potentiels pour les primaires, sans donner plus de détails. Au sein du parti au pouvoir, l’ancien gouverneur de Lagos Bola Tinubu et son ancien poulain, l’actuel vice-président Yemi Osinbajo, sont les deux grands rivaux ambitionnant d’être investis, face à un outsider, Rotimi Amaechi, qui a récemment démissionné de son poste de ministre des Transports dans le gouvernement de Buhari.
M. Buhari n’a soutenu aucun candidat et certains analystes s’attendent à ce qu’il cherche un candidat de consensus pour maintenir la cohésion des factions de l’APC en vue des élections générales de février 2023. Alliance de petits partis réunis pour la victoire de Buhari aux élections de 2015, l’APC a souvent eu du mal à contenir ses divisions internes.
Les délégués du PDP, le Parti démocratique populaire (PDP, opposition) devaient entamer dimanche à Abuja leur propre primaire. Sont notamment sur les rangs Atiku Abubakar, opposant de longue date à la présidence, Bukola Saraki, ancien président du Sénat, et Aminu Tambuwal, gouverneur de l’État de Sokoto, qui bénéficie d’un fort soutien dans le nord du Nigeria, majoritairement musulman.
Depuis son retour à un régime civil en 1999, après une dictature militaire, le Nigeria a organisé six élections nationales qui ont souvent été entachées de fraudes, de difficultés techniques, de violences et de contestations juridiques.
M. Buhari, âgé de 79 ans, quitte le pouvoir après deux mandats, alors que le Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique, peine toujours à mettre fin à un conflit djihadiste de plus de dix ans dans le nord-est du pays et à une vague de banditisme violent dans le nord-ouest.
En outre, la plus grande économie d’Afrique, affaiblie par l’impact de la pandémie de coronavirus, subit désormais les retombées de la guerre en Ukraine, qui ont fait grimper les prix des carburants et des denrées alimentaires sur tout le continent.
AFP