Le candidat du principal parti d’opposition au Nigeria a remporté l’élection de gouverneur de l’Etat d’Osun, dans le sud-ouest, a déclaré dimanche la Commission électorale, un revers pour le parti du président Muhammadu Buhari à sept mois de la présidentielle.
Cette élection régionale, la dernière avant l’élection présidentielle, fait figure d’ultime indicateur avant le scrutin prévu en février 2023 dans le pays le plus peuplé d’Afrique. Le sénateur Ademola Adeleke du Parti démocratique populaire (PDP) l’a emporté en obtenant 403.371 voix contre 375.027 voix pour le gouverneur sortant Gboyega Oyetola, du Congrès des progressistes (APC), parti au pouvoir, selon la Commission électorale nationale indépendante (Inec).
« Je déclare (…) qu’Ademola Jackson Nurudeen Adeleke du PDP, ayant satisfait aux exigences de la loi, est élu par la présente », a déclaré le directeur du scrutin de l’Inec, Oluwatoyin Temitayo Ogundipe, à Osogbo, la capitale de l’État. Selon les données de l’Inec, M. Adeleke, 62 ans, a remporté 17 des 30 zones de gouvernement local de l’État, tandis que M. Oyetola en a remporté 13 au cours du scrutin organisé samedi.
L’annonce de la victoire de l’opposition a été accueillie par des célébrations spontanées dans les rues d’Osogbo. Les partisans du PDP ont dansé, chanté et fait retentir les klaxons sur les routes. Les observateurs électoraux ont déclaré que le scrutin, qui a connu une forte affluence, s’est déroulé dans le calme, tout en ajoutant que les achats de voix restaient monnaie courante.
La victoire du PDP est un revers pour l’APC, d’autant que l’Etat d’Osun est situé dans le sud-ouest, fief de Bola Ahmed Tinubu, candidat de l’APC à la présidence, où il est surnommé « le Parrain » pour son influence et ses réseaux. Le PDP et son candidat à la présidence, l’ancien vice-président Atiku Abubakar, 75 ans, portent un coup au parti du président, Muhammadu Buhari, élu en 2015 puis réélu en 2019, qui a annoncé se représenter en 2023, comme le prévoit la Constitution.
Osun fait partie des huit Etats du Nigeria, sur un total de 36, où les élections des gouverneurs n’ont pas lieu en même temps que dans le reste du pays en raison de contestations juridiques des résultats précédents. Mercredi, les candidats ont signé un accord de paix, s’engageant à accepter le résultat de l’élection.
La police a indiqué avoir déployé plus de 23.000 agents, des hélicoptères et des drones pour garantir une élection sans heurts. Le Nigeria a une longue histoire de troubles et de malversations liés aux élections. En 2011, plus de 800 personnes avaient été tuées dans des violences post-électorales dans le pays.
AFP