Le pasteur Ezekiel Odero, un des plus influents du Kenya, est arrivé jeudi au tribunal de Mombasa (sud), qui pourrait le poursuivre dans le cadre de l’enquête sur la mort de 109 membres d’une secte évangélique pratiquant un jeûne extrême.
Il est arrivé peu après 09H00 locales (06H00 GMT) au tribunal, où son affaire doit être entendue plus tard dans la matinée. Une cinquantaine de ses fidèles étaient présents à l’extérieur du bâtiment, vêtus de blanc ou de rouge, chantant et priant, bibles à la main, a constaté un journaliste de l’AFP.
Ce riche et célèbre télévangéliste a été arrêté jeudi dernier, soupçonné d’être impliqué dans « le massacre la forêt de Shakahola », qui a secoué ces dernières semaines ce pays religieux d’Afrique de l’Est. Un autre pasteur, Paul Nthenge Mackenzie, va être poursuivi pour « terrorisme » avec 17 autres personnes, après que plus d’une centaine de corps ont été retrouvés dans cette forêt de la côté kényane où se réunissaient les adeptes de son Eglise Internationale de Bonne Nouvelle. Il leur prêchait de pratiquer un jeûne extrême pour « rencontrer Jésus ».
Selon un document judiciaire consulté par l’AFP après l’arrestation d’Odero, les procureurs estiment qu »‘il existe des informations crédibles reliant les corps exhumés (…) à Shakahola » à « plusieurs adeptes innocents et vulnérables (de l’église d’Odero) qui auraient trouvé la mort ».
Ezekiel Odero, qui dirige le Centre de prière et Église de la Vie Nouvelle, est notamment visé par des enquêtes pour « meurtre », « aide au suicide », « enlèvement », « radicalisation, « crimes contre l’humanité », « cruauté envers des enfants » et « fraude et blanchiment d’argent ». Ses avocats dénoncent une détention infondée, sans « aucune preuve » ni « aucune plainte ».
Dans un document fourni au tribunal et consulté par l’AFP mardi, Ezekiel Odero dit « se dissocier fortement » de Paul Mackenzie et de ses enseignements. Les résultats des premières autopsies menées sur une quarantaine de corps retrouvés à Shakahola ont révélé qu’une majorité de victimes sont mortes par manque de nourriture, mais certaines autres ont été asphyxiées ou étranglées.
AFP