Les dirigeants ouest-africains sont de nouveau réunis, vendredi à Accra, pour examiner la situation politique au Mali, une semaine après l’échec d’un accord avec la junte sur un calendrier de retour des civils au pouvoir et de levée des sanctions.
Ce sommet extraordinaire de la Communauté des Etats ouest-africains Cédéao a débuté peu avant 15h00 (heure locale et GMT). Il doit également examiner la situation de la Guinée et du Burkina-Faso, où des militaires ont là aussi pris le pouvoir en septembre 2021 et janvier 2022.
La réunion se tient à « huis clos entre chefs d’Etat », a indiqué sur Twitter le ministre des Affaires étrangères du Mali, Aboudlaye Diop. Le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, a été invité, selon un document de l’organisation régionale consultée par l’AFP. Mais à l’ouverture du sommet, on ne savait pas précisément s’il y participait ou non, en visioconférence.
Ce sommet a lieu moins d’une semaine après que le médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, Goodluck Jonathan, ancien président du Nigeria, est reparti de Bamako sans être parvenu à un accord avec la junte sur un calendrier de retour des civils à la tête de ce pays plongé depuis 10 ans dans une profonde crise sécuritaire et politique.
La Cédéao conditionne une levée progressive des lourdes sanctions économiques et diplomatiques qu’elle a infligées au Mali le 9 janvier à la présentation par les autorités d’un calendrier « acceptable » pour la tenue d’élections qui ramèneraient les civils au pouvoir.
Le sommet d’Accra se tient par ailleurs au lendemain d’une décision de la Cour de justice de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uméoa) qui a ordonné la suspension des sanctions prises par cette organisation régionale, dont les membres font tous partie de la Cédéao.
L’effet de la décision de ce tribunal sur les sanctions de la Cédéao reste à déterminer. La Cédéao a à ce jour demandé l’organisation d’élections dans un délai de 12 à 16 mois au Mali. Au cours de la visite de M. Jonathan, du 18 au 20 mars, le gouvernement installé par les militaires a indiqué que le colonel Goïta avait ramené de quatre ans à deux ans la durée jugée nécessaire par la junte pour diriger le pays avant de rendre le pouvoir aux civils. Mais au cours des discussions, « le seul délai qui a été présenté par le médiateur est une durée de douze mois », a dit le gouvernement malien.
AFP