L’ONU a regretté mercredi que les autorités maliennes n’aient toujours pas accordé d’accès à ses enquêteurs à Moura au Mali, théâtre d’un massacre présumé de civils par l’armée malienne et des paramilitaires russes.
« Nous sommes extrêmement inquiets de ce que les autorités malienne n’ont toujours pas accordé d’accès à des enquêteurs des droits de l’homme de l’ONU au village de Moura, dans la région de Mopti », au centre du Mali, selon un communiqué du Haut commissariat aux droits de l’homme.
Le Haut commissariat prend note du fait que selon les autorités maliennes, une enquête a été ouverte par le tribunal militaire de Mopti, et les appelle « à s’assurer que cette enquête ait lieu rapidement, qu’elle soit approfondie, indépendante et impartiale ».
« Nous soulignons également qu’il faut que les autorités de transition accordent rapidement un accès sûr et sans entrave à la zone aux enquêteurs de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies au Mali (MINUSMA), qui a demandé une première fois à y accéder le 1er avril 2022 », poursuit le communiqué.
« Une enquête indépendante sur le terrain est cruciale et il faut aller au plus vite pour s’assurer que les responsables seront désignés et que justice soit rendue rapidement et efficacement aux victimes », ajoute le haut commissariat. Le communiqué rappelle que les autorités maliennes affirment pour leur part avoir tué 203 jihadistes dans cette localité mais, souligne le Haut commissariat, des sources non confirmées estiment que jusqu’à 500 personnes pourraient avoir été tuées.
« Les informations préliminaires laissent à penser que la majorité des victimes étaient des civils », souligne le communiqué ajoutant qu’au-delà des éxecutions sommaires il y a aussi des accusations de viols, de pillage et d’arrestations arbitraires aux mains des soldats maliens.
Dans un rapport, l’ONG Human Rights Watch a fait état de l’exécution sommaire de 300 civils par des soldats maliens associés à des combattants étrangers entre le 27 et le 31 mars à Moura.
AFP