Trois anciens ministres au Mali, visés par un mandat d’arrêt international pour « crime de faux, usage de faux et atteinte aux biens publics » dans une affaire d’achats d’équipements militaires en 2015, s’affirment prêts à se présenter devant la justice sous certaines conditions, dans des communiqués transmis à l’AFP.
Deux anciens ministres des Finances, Boubou Cissé et Mamadou Igor Diarra, et leur ex-collègue de la Défense, Tieman Hubert Coulibaly, sont concernés par ce mandat d’arrêt daté du 25 juillet et annoncé le 29 juillet par la Cour suprême du Mali.
L’ex-directeur de la Banque malienne de solidarité (BMS, publique), Babaly Bah, est également visé. Ils sont cités dans l’attribution par les autorités maliennes d’un marché de 60 millions de dollars à la société sud-africaine Paramount, pour l’achat de véhicules blindés dont une partie n’a pas été livrée, a indiqué une source judiciaire à l’AFP.
Les faits présumés sont survenus en 2015 sous la présidence d’Ibrahim Boubacar Keïta, décédé en janvier après avoir dirigé le Mali à partir de 2013 jusqu’en août 2020, quand il a été renversé par un coup d’Etat militaire, qui sera suivi d’un autre en mai 2021.
L’ancien ministre Mamadou Igor Diarra affirme que lors de son dernier séjour au Mali en mars, il s’est « spontanément rendu auprès de certaines autorités afin de leur notifier (sa) disponibilité sur tout dossier » judiciaire le concernant, dans un communiqué transmis mercredi à l’AFP.
M. Diarra, actuellement responsable en Afrique centrale de Boa Groupe, filiale du groupe bancaire marocain Bank of Africa BMCE, dit avoir « décidé de confier la défense de (ses) intérêts à (ses) conseils », dans ce communiqué. L’ancien ministre Boubou Cissé s’est dit « déterminé à laver (son) honneur », dans un communiqué publié le 1er août. Il affirme qu' »au moment de la conclusion de ce marché en octobre 2015″, il était en charge du ministère des Mines, « donc étranger à la conclusion de ce marché ».
M. Cissé ajoute n’avoir « jamais cherché à fuir (ses) responsabilités ou à échapper à (ses) devoirs de justiciable pour autant que la justice de notre pays demeure indépendante et impartiale ». « Si la justice malienne devait rechercher à situer ma responsabilité dans le cadre d’une quelconque information judiciaire, elle a la latitude de procéder au moyen d’une commission rogatoire à laquelle je m’engage à répondre prestement », a enfin affirmé dans un communiqué publié le 1er août le ex-ancien ministre concerné, Tièman Hubert Coulibaly.
En mars, l’ancien Premier ministre d’Ibrahim Boubacar Keïta, Boubèye Maïga, était mort en détention dans une affaire de fraude présumée, malgré les alertes lancées par sa famille sur la dégradation de son état de santé.
AFP