Les Nations unies ont nommé jeudi un « coordinateur de l’intervention d’urgence » contre l’épidémie d’Ebola en RDC, pour entreprendre de nouveaux efforts dans la riposte.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé dans un communiqué que cette nouvelle fonction a été confiée à David Gressly, qui occupe actuellement le poste de Représentant spécial adjoint du Secrétaire général au sein de la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monusco).
« Il supervisera la coordination des activités de soutien international à la lutte contre le virus Ebola et veillera à ce qu’un environnement favorable – en particulier sur le plan sécuritaire et politique – soit en place pour que la lutte contre le virus Ebola soit encore plus efficace », a ajouté l’OMS.
L’agence spécialisée des Nations unies a de son côté nommé à Kinshasa un représentant spécial de la lutte contre Ebola, le Dr. Peter Graaff.
« La réponse d’Ebola fonctionne dans un environnement opérationnel d’une complexité sans précédent pour une urgence de santé publique – l’insécurité et des protestations politiques ont entraîné des perturbations périodiques dans nos efforts pour combattre la maladie », a déclaré M. Gressly, cité dans le communiqué.
« Par conséquent, une réponse renforcée à l’échelle de l’ONU est nécessaire pour surmonter ces contraintes opérationnelles, notamment en transférant les hauts responsables et la prise de décisions opérationnelles à l’épicentre de l’épidémie à Butembo. Nous n’avons pas de temps à perdre », a-t-il ajouté.
L’actuelle épidémie de fièvre hémorragique Ebola, déclarée en août dans les provinces du Nord-Kivu et d’Ituri (est du pays), est la dixième et la plus grave enregistrée sur le sol congolais depuis 1976. Elle est la deuxième la plus grave après celle en Afrique de l’Ouest de 2014-2016 (plus de 11.000 morts en Guinée, Sierra Leone et au Liberia principalement).
Depuis, un vaccin expérimental a été développé et est actuellement utilisé en RDC. Quelque 120.000 personnes ont été vaccinées jusqu’à présent.
« Mais l’insécurité persistante et la méfiance de la communauté à l’égard de la riposte continuent d’entraver l’accès aux communautés », aboutissant à une transmission plus rapide du virus, a indiqué l’OMS.
L’épidémie a fait plus de 1.240 décès pour plus de 1.865 cas confirmés et probables, selon l’OMS. Un tiers de ceux qui sont tombés malades sont des enfants, une proportion plus élevée que lors des précédentes épidémies.
L’OMS estime que le risque de propagation à d’autres provinces de l’est de la RDC et aux pays voisins reste « très élevé ».