L’ex-patron du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn, dont les activités de conseil exercées depuis le Maroc font l’objet d’une enquête préliminaire à Paris, a assuré jeudi se tenir « à la disposition des enquêteurs » pour démontrer le « bien-fondé » de sa résidence fiscale dans ce pays.
« Une enquête préliminaire a été diligentée en France visant à remettre en cause mon statut de résident fiscal au Maroc », a-t-il indiqué dans un message envoyé à l’AFP. « Je me suis tenu à la disposition des enquêteurs et je continuerai à le faire dans le cadre de cette procédure classique », a-t-il ajouté, indiquant leur avoir « apporté tous les éléments susceptibles de répondre à leurs questions pour démontrer le bien-fondé » de sa résidence au Maroc.
« Depuis 2013, j’y réside, j’y exerce une activité économique à travers une société régulièrement déclarée et j’y dispose d’un numéro d’identification fiscale », a-t-il précisé. Dominique Strauss-Kahn, dit « DSK » en France, a été entendu en juin dans le cadre de cette enquête préliminaire, ouverte en mars par le parquet national financier (PNF) pour blanchiment de fraude fiscale aggravée, suite aux révélations en octobre 2021 des « Pandora Papers ».
Quelque 600 journalistes réunis au sein du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) avaient participé à cette enquête. Parmi les quelque 11,9 millions de documents provenant de quatorze sociétés de services financiers étudiés, l’émission « Cash Investigation », diffusée sur la télévision publique française, s’était penchée sur des éléments comptables de la société Parnasse International, créée par l’ex-ministre socialiste français en mai 2013.
Cette société est établie dans une zone franche du Maroc, la Casablanca Finance City (CFC), ce qui lui a permis une exonération totale d’impôt sur les sociétés pendant cinq ans puis d’un plafonnement à 8,75% par la suite, selon Cash Investigation. L’enquête de l’émission de télévision pointait également la création de Parnasse Global Limited en avril 2018 aux Emirats arabes unis, un pays où il n’y a pas de registre public des entreprises.
Ces deux sociétés ont été créées pour recevoir les honoraires de « DSK » pour les conférences qu’il donne dans le monde entier et pour ses conseils aux entreprises et aux dirigeants.
AFP