Plus de 3.000 Ivoiriens fuyant les violences entourant la présidentielle du 31 octobre dans leur pays ont cherché refuge au Liberia voisin, a indiqué lundi une responsable du Haut commissariat de l’Onu pour les réfugiés (HCR).
« Nous avons 3.600 personnes qui ont franchi la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Liberia », a dit à l’AFP Roseline Okoro, représentante à Monrovia du HCR. Une quarantaine de personnes ont été tuées depuis août en Côte d’Ivoire dans des violences liées à la présidentielle.
L’opposition, rejetant la perspective d’un troisième mandat du sortant Alassane Ouattara, a boycotté le scrutin et lancé une campagne de désobéissance civile. Après l’élection et l’annonce de la victoire de M. Ouattara dès le premier tour, elle a annoncé la formation d’un pouvoir parallèle.
Le Conseil constitutionnel ivoirien a validé lundi la réélection de M. Ouattara avec 94,27% des voix.Le HCR s’était déjà alarmé la semaine passée de la fuite de milliers d’Ivoiriens vers le Liberia, le Ghana et le Togo.
Quelque 1.600 Ivoiriens sont arrivés au Liberia dès le lendemain de l’élection, a dit la représentante de l’agence onusienne. Celle-ci distribue de la nourriture, mais trouver un abri pour les nouveaux arrivants est « en train de devenir un problème », a-t-elle dit.
Le Liberia, l’un des pays les plus pauvres du monde, a été durement éprouvé par des guerres civiles qui ont fait quelque 250.000 morts entre 1989 et 2003 et par l’épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola qui a sévi en Afrique de l’Ouest de 2014 à 2016 et tué 4.800 personnes dans le pays.
Le Liberia se débat avec de graves problèmes économiques.Le pays « n’est pas prêt économiquement à accueillir un afflux de réfugiés », a dit Sester Logan, directeur de l’agence gouvernementale pour les réfugiés.
La porosité des frontières rend difficile un chiffrage du nombre de réfugiés ayant fui les violences électorales en Côte d’Ivoire, a-t-il dit.
AFP