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ImediasLe sommet de l’Avenir, qui s’est ouvert au siège des Nations Unies, marque un moment clé pour la communauté internationale. Avec 193 États membres réunis pour adopter une nouvelle alliance mondiale pour la paix, l’égalité et la lutte contre les défis majeurs, la Guinée ne fait pas exception. Conduite par le Premier ministre Amadou Oury Bah, la délégation guinéenne participe activement aux discussions qui touchent des enjeux globaux comme la pauvreté, les crises et les réformes institutionnelles. Cependant, derrière la présence guinéenne à cet événement, des enjeux nationaux plus délicats se dessinent, notamment la question de la transition politique en Guinée et les ambitions inavouées du chef de la junte militaire.
En Guinée, la situation politique est marquée par une transition qui suscite de nombreuses interrogations, surtout concernant la participation potentielle des acteurs actuels à une future élection présidentielle. La charte de la transition, adoptée pour régir cette période incertaine, interdit formellement au chef de la junte le Général Mamadi Doumbouya et aux membres du gouvernement de se présenter aux élections. Cela vise à garantir une transition inclusive et pacifique, tout en évitant les dérives autoritaires souvent observées dans les contextes post-coup d’État.
Pourtant, malgré ces dispositions, les spéculations se multiplient quant aux intentions du chef de la junte de briguer la présidence. Cette hypothèse soulève des doutes sur la sincérité du processus de transition et sur la volonté réelle des autorités de respecter les engagements pris envers le peuple guinéen et la communauté internationale.
La participation de la Guinée au sommet de l’Avenir intervient dans ce contexte délicat. Officiellement, le message guinéen délivré par le Premier ministre Amadou Oury Bah s’inscrit dans les thématiques globales de paix, de solidarité et de coopération internationale. Cependant, le silence apparent sur les dynamiques politiques internes contraste avec l’importance cruciale des enjeux de la transition pour l’avenir du pays. Ce silence pourrait bien masquer des ambitions politiques plus profondes, alors que la communauté internationale reste vigilante quant à l’évolution de la situation en Guinée.
Le fait que le chef de la junte ne soit pas directement impliqué dans les travaux internationaux, laissant cette tâche au Premier ministre, pourrait être perçu comme un signe d’une volonté de légitimation progressive du pouvoir. En effet, cette délégation de représentation à l’international peut aussi être interprétée comme une stratégie visant à préparer une candidature indirecte ou à se positionner comme un acteur incontournable de la scène politique nationale, malgré les restrictions imposées par la charte de la transition.
Sur la scène internationale, la Guinée, à travers son Premier ministre, tente de jouer un rôle actif dans les discussions globales sur le développement durable et la réforme des institutions internationales. Le pacte pour l’avenir, qui privilégie le dialogue et la négociation pour résoudre les conflits mondiaux, est une opportunité pour la Guinée de renforcer ses relations avec les autres États et de se positionner comme un acteur responsable sur la scène internationale.
Cependant, il est crucial que ces engagements internationaux soient accompagnés de réformes internes crédibles. La communauté internationale, bien qu’engagée sur des questions globales comme les réformes du Conseil de sécurité des Nations Unies et du système financier international, observe avec attention les développements en Guinée. Toute tentative de manipuler les règles de la transition pourrait entraîner une réaction négative de la part des partenaires internationaux, ce qui pourrait isoler le pays sur le plan diplomatique.
Le sommet de l’Avenir offre à la Guinée une plateforme pour réaffirmer ses engagements en faveur de la paix et de la coopération internationale. Toutefois, à l’échelle nationale, le processus de transition reste fragile, en particulier face aux ambitions inavouées du chef de la junte. Si ces aspirations venaient à se concrétiser, cela risquerait de compromettre non seulement la crédibilité de la transition, mais aussi les perspectives de stabilité politique à long terme en Guinée. Dans ce contexte, il devient essentiel pour la junte de respecter les engagements de la charte et de garantir une transition ouverte et transparente, afin de préserver la confiance du peuple guinéen et de la communauté internationale.
Ainsi, la véritable question reste celle de la sincérité des intentions des dirigeants de la transition. Les prochains mois seront déterminants pour l’avenir politique de la Guinée, où la moindre décision pourrait être interprétée comme un signe d’une ambition présidentielle dissimulée.
La rédaction
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