Le Soudan a rappelé mercredi son ambassadeur en Ethiopie au moment où les tensions montent à la frontière entre les deux pays, a indiqué un porte-parole du ministère soudanais des Affaires étrangères.
« Le Soudan a rappelé son ambassadeur à Addis Abeba pour des consultations au sujet des relations soudano-éthiopiennes », a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère, Mansour Boulad.
« C’est une procédure diplomatique courante lorsqu’il y a des développements dans les relations entre deux pays », a ajouté M. Boulad en expliquant que l’ambassadeur ne retournerait à son poste que lorsque que les consultations seraient terminées.
La décision de Khartoum intervient au milieu de tensions croissantes entre les deux pays voisins d’Afrique de l’Est, au sujet de la région frontalière d’El-Fashaga, où des cultivateurs éthiopiens ont occupé des terres revendiquées par le Soudan.
Le Soudan et l’Ethiopie se disputent cette région frontalière de quelque 250 km2 de terres agricoles fertiles et convoitées par les agriculteurs des deux pays d’Afrique de l’Est.
Dimanche, le Soudan a accusé l’Ethiopie d’avoir autorisé ses troupes à entrer dans son territoire, un acte d' »agression » et de d' »escalade regrettable », selon Khartoum.
En janvier, l’Ethiopie avait accusé Khartoum d’avoir fait avancer ses troupes dans la région frontalière. Depuis, les autorités soudanaises ont interdit le survol de la région frontalière, après avoir accusé un avion militaire éthiopien d’avoir franchi ses frontières, ce qu’Addis Abeba a démenti.
El-Fashaga borde la région éthiopienne du Tigré, où un conflit meurtrier a éclaté en novembre entre les autorités fédérales et locales, et poussé des dizaines de milliers d’Ethiopiens à fuir au Soudan.
La dispute territoriale entre les deux pays intervient au moment où ils tentent de trouver un accord avec l’Egypte au sujet du Grand barrage de la Renaissance, que l’Ethiopie construit sur le Nil bleu. Khartoum a annoncé dimanche l’échec de ces pourparlers.
AFP