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« Le Soudan du Sud ne doit pas sombrer dans le chaos » – Antonio Guterres

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Les sombres nuages d’une tempête parfaite se sont abattus sur la population du plus jeune pays du monde, l’un des plus pauvres, a déclaré Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, lors d’un point de presse au siège des Nations Unies à New York.

Après avoir accédé à l’indépendance du Soudan voisin en juillet 2011, le Soudan du Sud a plongé dans une guerre civile en décembre 2013 entre les forces loyales au président Salva Kiir et les troupes de son rival, Riek Machar. Ce conflit a coûté la vie à des centaines de milliers de personnes.

Un accord de paix signé en 2018 a mis fin aux affrontements et permis la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Cependant, l’arrestation mercredi du premier vice-président et principal chef de l’opposition, Riek Machar, combinée à l’intensification des affrontements militaires et aux attaques signalées contre les populations civiles, marque un échec alarmant du processus de paix et constitue une menace directe pour des millions de personnes, a alerté jeudi la Commission des droits de l’homme de l’ONU au Soudan du Sud.

Antonio Guterres a dressé un tableau sombre d’un pays au bord du gouffre, en raison de la déstabilisation régionale croissante due au conflit au Soudan voisin.

« Ne tournons pas autour du pot, a-t-il déclaré. Ce que nous voyons rappelle sinistrement les guerres civiles de 2013 et 2016 qui ont fait 400 000 morts. »

Le Soudan du Sud est confronté à une crise multiforme : urgence sécuritaire, instabilité politique, catastrophe humanitaire, déplacement massif des populations, effondrement économique et manque criant de financements.

La moitié de la population souffre d’une insécurité alimentaire sévère, tandis que trois habitants sur quatre ont besoin d’une aide humanitaire, a prévenu le Secrétaire général.

Par ailleurs, plus d’un million de personnes ont fui le Soudan pour se réfugier au Soudan du Sud depuis le début des combats entre forces rivales l’année dernière. La récente apparition de cas de choléra aggrave encore davantage la situation.

« Le Soudan du Sud a peut-être disparu des radars internationaux, mais nous ne pouvons pas laisser la situation sombrer dans l’abîme », a insisté M. Guterres.

Le chef de l’ONU a exhorté les dirigeants sud-soudanais à « déposer les armes et à faire passer en priorité l’intérêt du peuple sud-soudanais ».

Il a appelé à la restauration du gouvernement d’union nationale et à la mise en œuvre complète de l’accord de paix, seul cadre juridique permettant d’organiser des élections libres et transparentes en décembre 2026.

Antonio Guterres a également demandé à la communauté internationale et régionale de parler d’une seule voix en faveur de la paix.

« Nous soutenons pleinement l’initiative de déploiement du Panel des sages de l’Union africaine », a-t-il indiqué, précisant qu’il s’était entretenu à ce sujet avec le président de la Commission de l’UA.

Le Secrétaire général a rappelé son engagement de longue date envers la population sud-soudanaise, évoquant ses premières missions en tant que Haut-Commissaire pour les réfugiés et le temps passé avec les rapatriés.

« Ils nourrissaient tant d’espoirs et d’aspirations. Malheureusement, ils n’ont pas eu la direction qu’ils méritent », a-t-il conclu.

Imedias.net