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Le Mali face à une recrudescence des violations graves des droits des enfants, selon le rapport des Nations Unies

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Un rapport récent du Secrétaire général des Nations Unies sur les enfants et les conflits armés au Mali révèle des chiffres inquiétants. Entre le 1er avril 2022 et le 31 mars 2024, plus de 2 090 violations graves des droits des enfants ont été enregistrées, touchant 1 780 enfants. Certains ont été victimes de plusieurs violations, mettant en lumière une situation alarmante dans le pays.

Virginia Gamba, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés, a souligné l’impact catastrophique du retrait du personnel de la MINUSMA chargé de la protection des enfants, qui a pris fin en décembre 2023 suite à une demande des autorités maliennes. Ce départ a gravement perturbé les efforts de l’ONU pour protéger les enfants et prévenir les violations des droits humains dans le pays.

Les violations les plus fréquentes

Le recrutement et l’utilisation d’enfants restent la violation la plus répandue, avec plus de 1 050 enfants concernés. Cette pratique est souvent alimentée par la pauvreté, l’insécurité alimentaire, la malnutrition et les effets du changement climatique. Les autres violations notables incluent les meurtres et mutilations, ainsi que l’enlèvement d’enfants, qui a augmenté de près de 40% par rapport à la période précédente.

Le rapport fait état de 530 enfants tués ou mutilés, la plupart par des engins explosifs ou des armes à feu. Parmi les victimes, 48 filles âgées de 12 à 17 ans ont été victimes de violences sexuelles, bien que le nombre réel soit probablement supérieur, de nombreuses victimes hésitant à signaler ces crimes en raison de la peur des représailles ou de la stigmatisation.

L’enlèvement d’enfants a également considérablement augmenté, atteignant 240 cas, principalement en raison de l’intensification des affrontements militaires entre groupes armés.

L’accès humanitaire et l’éducation en danger

L’accès humanitaire demeure un défi majeur, en particulier dans les régions du nord et du centre du Mali, où l’insécurité a entravé les efforts de secours. En tout, 150 incidents de refus d’accès humanitaire ont été signalés au cours de la période étudiée. Par ailleurs, bien que les attaques contre les écoles et les hôpitaux aient diminué, la situation reste critique : 1 788 écoles ont été fermées, empêchant plus de 536 000 enfants d’accéder à l’éducation. Ces enfants sont ainsi particulièrement vulnérables aux violations des droits humains.

Des progrès et des appels à l’action

Malgré cette situation préoccupante, des avancées ont été réalisées, notamment avec la révision par le gouvernement malien du projet de plan national de prévention des violations graves à l’encontre des enfants. Mme Gamba a appelé à accélérer l’adoption de ce plan ainsi que la finalisation de la révision du projet de loi sur la protection de l’enfance, qui vise à criminaliser le recrutement d’enfants, y compris ceux âgés de 15 à 17 ans.

Des progrès ont également été notés concernant les plans d’action adoptés par les principales parties au conflit, la CMA et la Plateforme, qui ont pris des mesures pour renforcer la protection des enfants.

En tout, 939 enfants ont été libérés des groupes armés au cours de la période, bénéficiant de services de soins et de soutien adaptés.

Appels à l’action de la communauté internationale

Mme Gamba a insisté sur l’importance pour la communauté internationale de soutenir financièrement et politiquement les efforts visant à libérer et réintégrer les enfants des groupes armés. Elle a souligné que ces efforts sont essentiels pour garantir un avenir pacifique pour les enfants maliens.

La Représentante spéciale a également appelé le gouvernement de transition à renforcer la justice pour les enfants victimes de violations graves, en garantissant leur accès à des réparations et à des services de protection adaptés.

La rédaction

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