Le groupe armé M23, appuyé par des troupes rwandaises, a pris vendredi le contrôle de l’aéroport de Bukavu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), accentuant la menace sur cette ville d’un million d’habitants.
Après avoir conquis Goma fin janvier, les rebelles ont poursuivi leur avancée vers le Sud-Kivu, s’emparant presque sans résistance de Kavumu, à 30 km de Bukavu. L’armée congolaise, en déroute, a été vue refluant vers la ville, tandis que civils et militaires fuyaient en masse. Administrations et commerces ont fermé par crainte d’une attaque imminente.
Cette escalade survient à la veille d’un sommet de l’Union africaine en Éthiopie, où les chefs d’État discuteront de la crise sécuritaire. Malgré les appels internationaux à la désescalade, le conflit, qui dure depuis plus de trois ans, menace de s’étendre à toute la région.
L’ONU estime à 3 000 le nombre de morts récents et alerte sur une catastrophe humanitaire à Goma, où l’accès à l’eau reste limité et où le choléra menace. Des milliers de déplacés, déjà précarisés, subissent les restrictions imposées par le M23.
Kinshasa accuse Kigali d’exploiter les ressources minières congolaises, tandis que le Rwanda justifie ses actions par des menaces sécuritaires. Les tensions diplomatiques sont à leur comble, avec le rappel des ambassadeurs et la fermeture de l’espace aérien congolais aux avions rwandais.
La rédaction