Le Kenya va accueillir une rencontre entre des rebelles de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), en proie aux violences, et le gouvernement de Kinshasa, a annoncé jeudi la présidence kenyane.
Des dirigeants du Kenya, de l’Ouganda, du Burundi, du Rwanda et de RDC se sont rencontrés jeudi à Nairobi pour discuter des violences des groupes armés qui secouent l’est de la RDC et la présidence kenyane a ensuite annoncé que Kinshasa allait organiser « une rencontre consultative » avec des rebelles vendredi.
Le président kenyan Uhuru Kenyatta a « gracieusement accepté d’accueillir et de fournir un soutien logistique aux consultations à Nairobi », a indiqué la présidence, sans nommer les groupes rebelles invités à ces discussions. Ces discussions interviennent après l’intégration fin mars par la RDC de la Communauté des Etats d’Afrique de l’est (EAC), une organisation régionale dotée d’un marché unique permettant la libre circulation des biens et des personnes.
Cette organisation compte désormais sept membres (Burundi, Kenya, Rwanda, Tanzanie, Soudan du Sud, Ouganda et RDC). Selon la présidence kenyane, au cours de leur réunion jeudi les dirigeants ont cherché à mettre en place une force régionale pour neutraliser les groupes rebelles agissant dans la région. « La réunion a travaillé à organiser une telle force avec effet immédiat », a-t-elle ajouté.
Tous les groupes armés étrangers en RDC ont aussi été appelés à déposer les armes immédiatement et rentrer dans leurs pays d’origine. Les groupes n’obtempérant pas à cette directive « seront considérés comme des forces négatives et seront gérés militairement par la région », a-t-elle indiqué.
De récents combats ont opposé dans l’est de la RDC l’armée congolaise aux rebelles du « M23 » — pour « Mouvement du 23 mars »–, un groupe issu d’une ancienne rébellion tutsi congolaise. Cette rébellion a annoncé voici une dizaine de jours son retrait des villages passés sous son contrôle, affirmant souhaiter « un règlement pacifique de la crise ».
Le M23 avait été vaincu en 2013 par les forces armées de RDC mais il est réapparu en fin d’année dernière, reprochant aux autorités de Kinshasa de ne pas avoir respecté des engagements sur la démobilisation de ses combattants. Les 28 et 29 mars, il était sorti de ses bastions d’altitude pour venir attaquer des positions de l’armée.
Celle-ci a accusé le Rwanda de soutenir cette rébellion, ce que Kigali dément. Un autre groupe rebelle actif dans l’est de la RDC, les ADF (Forces démocratiques alliées), présenté par l’organisation jihadiste Etat islamique comme sa branche en Afrique centrale, est accusé d’avoir perpétré des attaques ayant coûté la vie à des milliers de personnes. Il est aussi accusé d’une série d’attaques à la bombe dans la capitale ougandaise Kampala.
AFP