Le Kenya a lancé le système de surveillance de la consommation d’antimicrobiens (KESAC) pour surveiller leur utilisation et lutter contre la résistance à ces substances, dont les antibiotiques, les antiviraux ou les antifongiques.
Dirigé par le Pharmacy and Poisons Board (PPB), le KESAC suivra la consommation d’antimicrobiens tout au long de la chaîne d’approvisionnement pharmaceutique. Il fournira des données sur les tendances de la consommation, depuis les importateurs jusqu’aux établissements de soins de santé.
Lors du lancement, le directeur général du PPB, l’organisme de réglementation des médicaments, Fred Siyoi, a souligné l’urgence de lutter contre la résistance aux antimicrobiens (RAM), avertissant qu’une résistance non maîtrisée pourrait réduire à néant des décennies de progrès médical.
Au Kenya, en 2019, il y a eu 8 500 décès attribuables à la RAM et 37 300 autres qui lui sont associés, selon une étude réalisée par l’Institute for Health Metrics and Evaluation, basé à l’université de Washington. D’après cette même étude, le nombre de décès dus à la RAM au Kenya est plus élevé que les décès dus aux néoplasmes, aux infections entériques, aux troubles maternels et néonatals, aux maladies digestives, au diabète et aux maladies rénales.
En Afrique subsaharienne, plus de 50 pour cent des nourrissons diagnostiqués positifs pour le VIH sont infectés par un virus résistant aux INNTI (inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse) qui ont constitué la première classe d’antirétroviraux mis sur le marché.
La RAM constitue une menace pour la santé mondiale et pour le développement, a souligné l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle nécessite que des mesures soient prises d’urgence dans de multiples secteurs pour que les objectifs de développement durable puissent être atteints.
La résistance aux antimicrobiens est l’une des dix plus grandes menaces pour la santé publique mondiale auxquelles l’humanité est confrontée, avertit l’OMS.
dpa