La Haute Cour de Garissa, au Kenya, a statué en faveur de milliers de ressortissants kényans dont le droit à la citoyenneté a été violé sur la base de données incorrectes qui les désignaient comme des réfugiés.
La Haute Cour a ordonné au gouvernement de veiller à ce que ces ressortissants puissent accéder à tous les services auxquels ils ont droit en tant que citoyens. Elle a ordonné notamment de radier leurs noms des bases de données des réfugiés.
Des dizaines de milliers de Kényans d’origine somalie, enregistrés à tort comme réfugiés, se sont retrouvés de facto apatrides, incapables d’obtenir des papiers d’identité ou d’accéder à des prestations gouvernementales, ont indiqué Human Rights Watch et l’ONG kényane Haki na Sheria.
Cette confusion d’enregistrement découle du fait que des citoyens kényans très démunis vivant au sein de communautés de réfugiés ont constaté que ceux-ci obtenaient une aide humanitaire après s’être inscrits dans la base de données du HCR. Certains ont alors décidé de s’y inscrire pour avoir accès à l’aide.
Il existe une autre raison à cette problématique. Au Kenya, un enfant est kényan si l’un de ses parents l’est. Pourtant, les enfants de Kényans mariés à des réfugiés ont été enregistrés comme réfugiés, créant une confusion juridique et privant certains de leur droit à la citoyenneté.
En mars 2021, le gouvernement kényan a émis un ultimatum de 14 jours, exigeant que le HCR propose un plan de fermeture de deux camps sous peine d’un rapatriement forcé des réfugiés vers leurs pays d’origine.
L’ultimatum a semé la panique parmi les victimes de la double inscription, qui craignaient de devoir quitter leur propre pays. L’ONG Haki na Sheria a pu obtenir des ordonnances judiciaires provisoires pour arrêter le rapatriement avant que la Haute Cour ne statue sur l’affaire.
dpa