La Centrafrique, un des pays les plus pauvres du monde, est confrontée à une grave crise alimentaire a annoncé mardi le Programme alimentaire mondial (PAM), qui demande des « financements immédiats » pour faire face à cette situation.
« La République centrafricaine (RCA) fait face à des besoins humanitaires inédits, et la sécurité alimentaire se détériore », a déclaré Tomson Phiri, porte-parole de l’organisation, lors d’une conférence de presse à Genève. Près de la moitié de la population centrafricaine, soit 2.2 millions de personnes, souffre actuellement d’insécurité alimentaire aigüe.
Cette situation est notamment dûe à l’insécurité persistante et aux déplacements de populations dans le pays, en proie à une guerre civile depuis 2013. Elle est aggravée par le conflit en Ukraine, qui met aux prises deux des principaux producteurs de céréales au monde, provoquant une augmentation du prix des denrées alimentaires.
Le PAM s’attend à une augmentation de 30% du prix du riz à partir d’août, alors que les hausses atteignent 67% pour la farine de blé et 70% pour l’huile végétale, a indiqué le porte-parole. Confrontée à une augmentation du coût de ses opérations sur le terrain, l’organisation onusienne réclame des « financements immédiats » à hauteur de 68.4 millions de dollars pour faire face.
« Les besoins surpassent les ressources que nous avons à disposition » a déclaré M. Phiri. « Si nous n’avons pas d’argent, nous devrons prendre la nourriture de ceux qui sont affamés, et la donner à ceux qui le sont encore plus. Ce n’est pas une situation désirable. » Second pays le moins développé au monde selon l’ONU, la Centrafrique devrait continuer à dépendre de l’aide humanitaire en 2023, a-t-il complété.
Ce pays d’Afrique subsaharienne rejoint ainsi le Yémen, l’Afghanistan et le Soudan du Sud au rang des pays où la proportion de personnes souffrant d’insécurité alimentaire aigüe est la plus élevée.
AFP